L'UE ouvre une enquête sur l'acquisition de Syngenta par ChemChina

L'Union européenne s'inquiète du projet de rachat de Syngenta par ChemChina pour 43 milliards de dollars. Elle estime que cela pourrait nuire à la concurrence dans l'agrochimie.
Bruxelles estime que "certains produits de chaque partie pourraient directement concurrencer les produits de l'autre partie".

Alors que le projet de  rachat de Syngenta par ChemChina a obtenu le feu vert des Etats-Unis en août, l'Union européenne pourrait faire obstacle à la transaction. La Commission européenne a annoncé vendredi 28 octobre l'ouverture "d'une enquête approfondie sur le projet d'acquisition". Elle craint "que le projet de concentration puisse entraîner une réduction de la concurrence. Et selon l'institution, cela "pourrait avoir une incidence sur les prix et les choix pour les agriculteurs".

"Syngenta et ChemChina, par l'intermédiaire d'Adama, possèdent chacune de vastes gammes de produits phytosanitaires (notamment des herbicides, des insecticides, des fongicides et des régulateurs de la croissance des plantes) qui se chevauchent partiellement."

Dans le détail, Bruxelles estime que "certains produits de chaque partie pourraient directement concurrencer les produits de l'autre partie".

Selon des données de Morgan Stanley compilées par le Wall Street Journal, le nouveau groupe  détiendrait 23% du marché global des insecticides, à égalité avec Bayer-Monsanto, et deviendrait le deuxième acteur dans les herbicides avec 25% de parts de marché derrière Bayer-Monsanto (34%). Il représenterait le numéro 2 du secteur agrochimique en terme de chiffre d'affaires, derrière Bayer et Monsanto.

Bientôt le tour de Bayer Monsanto ?

D'ailleurs, Bayer et Monsanto, dont le rapprochement pour 66 milliards de dollars a été annoncé en septembre, ne devraient pas échapper à l'épreuve de l'enquête de l'Union européenne. La commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, a promis de se pencher sur le projet afin de vérifier que la fusion ne donne pas naissance à une situation de monopole. Cette dernière veut s'assurer que "les agriculteurs et les consommateurs aient le choix entre différentes sortes de semences, qu'ils ne soient pas coincés par un seul producteur et un seul genre de pesticides".

A noter que Dow Chemicals et DuPont, deux géants américains du secteur, dont la fusion en ferait le troisième groupe mondial derrière Bayer-Monsanto et ChemChina-Syngenta, font également l'objet d'une enquête de la Commission.

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Commentaire 1
à écrit le 29/10/2016 à 8:35
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Pour nous, simples administrés et accessoirement êtres humains, la chimie dans l'agriculture, on n'en veut plus.

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