Le français Deinove reçoit 14 millions d'euros pour combattre la résistance aux antibiotiques

La société va utiliser cette aide de la BPI pour développer des nouveaux antibiotiques pour combattre la résistance microbienne, devenue un enjeu mondial.
Jean-Yves Paillé
La résistance des bactéries aux effets des antibiotiques est à l'origine de 12.500 décès par an en France.

Coup d'accélérateur pour Deinove. La biotech française a bénéficié du Programme d'investissements d'avenir et a reçu 14,6 millions d'euros d'aides de la BPI, a-t-elle annoncé mardi 12 septembre. Ce financement sur cinq ans permettra à la biotech de d'avancer sur le projet AGIR (Antibiotiques contre les Germes Infectieux Résistants) avec l'Institut Charles Viollette. Deinove planche sur la découvertede nouveaux antibiotiques, en associant la biologie moléculaire, la chimie pharmaceutique et le génie enzymatique (utilisation des propriétés des enzymes).

La biotech va également utiliser ce financement pour accélérer le développement de sa plateforme technologique d'ingénierie génétique qui permet de sélectionner et améliorer les performances de ses futurs produits thérapeutiques.

 12.500 décès par an en France

Pourquoi découvrir de nouveaux antibiotiques ? Pour s'attaquer aux maladies infectieuses dont la résistance aux antibiotiques s'accroît, jusqu'à ne plus pouvoir être soignées. C'est un problème sérieux en France. La résistance des bactéries aux effets des antibiotiques est à l'origine de 12.500 décès par an dans le pays.

C'est aussi devenu un enjeu mondial. L'Assemblée générale des Nations unies s'est réunie le 21 septembre 2016 afin de discuter des mesures à prendre pour lutter contre la menace grandissante de l'antibiorésistance. Dans le monde, d'ici à 2050, les coûts directs et indirects de la résistance aux agents antimicrobiens vont grimper à 100.000 milliards de dollars, selon un rapport britannique, et tuer 10 millions de personnes par an.

330 millions prévus par la France pour lutter contre l'antibiorésistance

Ce financement de la BPI ne représente pas le premier engagement du pouvoir public de lutte contre la résistance aux antibiotiques. Alors ministre de la Santé, Marisol Touraine avait annoncé en 2016 un investissement de 330 millions d'euros sur cinq ans pour combattre la résistance aux antibiotiques à coup d'encadrements de prescriptions, de campagnes de sensibilisation, et l'accélération de la recherche dans le domaine, notamment.

Jean-Yves Paillé

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Commentaire 1
à écrit le 14/09/2017 à 10:01
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Alors que le lobby chimique est responsable de ces excès d'antibiotiques, avec l'agro-industrie mais difficile de séparer ces deux activités, que l'on utilise massivement dans l'élevage en batterie, on lui donne de l'argent pour qu'elle lutte contre....

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