La naissance de l'Opep du gaz va-t-elle entraîner une hausse des prix ?

Par latribune.fr  |   |  360  mots
Elle remplace une organisation informelle née en 2001. Vladimir Poutine, Premier ministre de la Russie, premier producteur, avertit que cette initiative pourrait pousser à la hausse les prix du gaz.

Les principaux pays exportateurs de gaz se sont dotés ce mardi 23 décembre d'une organisation formelle, dont le siège sera au Qatar et qui se rapprochera d'une "Opep du gaz", alors que les pays consommateurs redoutent qu'une telle structure influe sur les prix. "Une nouvelle organisation est née aujourd'hui. La charte a été adoptée. Le siège social sera au Qatar", a déclaré dans la soirée, Sergueï Chmatko, à l'issue d'une rencontre à Moscou du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG). Cette charte définit des règles pour les membres du FPEG, qui était jusqu'ici une organisation informelle, fondée en 2001 à Téhéran, et dont les membres se réunissaient une fois par an. Le Forum réunit une quinzaine de pays dont la Russie, premier producteur mondial de gaz, l'Iran, le Qatar, l'Algérie et le Venezuela. Outre Doha, Saint-Pétersbourg et Téhéran étaient également candidats pour accueillir le siège de l'organisation.

Prenant la parole lors de la rencontre, le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a d'ailleurs averti les pays consommateurs qu'ils devaient s'attendre à des hausses prochaines des prix du gaz. La Russie est le premier producteur de gaz. Le ministre vénézuélien de l'énergie s'est montré tout aussi direct : "Nous voyons dans ce forum une occasion de bâtir une organisation solide se fondant sur les même principes qui ont donné naissance à l'Opep", a-t-il dit.

Cependant, d'autres responsables ont tenu des discours plus modérés. "Nous aimerions à nouveau insister sur le fait qu'il n'y a aucune raison d'associer directement" la nouvelle organisation créée à l'Opep, a souligné M. Chmatko, le ministre russe de l'Energie. "C'est pourquoi nous n'allons certainement pas discuter aujourd'hui de la nécessité de se mettre d'accord sur les niveaux d'extraction de gaz. Nous avons une vision plus large", a-t-il ajouté. "Le but de la rencontre est de faire (du FPEG) un format plus organisé", a insisté le vice-président de Gazprom, Alexandre Medvedev. "Ce n'est pas un cartel, nous défendons nos intérêts nationaux", a renchéri le ministre vénézuélien de l'Energie, Rafael Ramirez.