Guerre du gaz : Paris dit être à l'abri

Par latribune.fr  |   |  536  mots
La ministre de l'Economie a voulu rassurer ce lundi sur l'approvisionnement en gaz de la France malgré les tensions sur le sujet entre la Russie et l'Ukraine. En Europe de l'Est, les approvisionnements en gaz sont déjà perturbés par le conflit.

Qui est touché ou risque de l'être par le conflit du gaz entre la Russie et l'Ukraine par laquelle transite une grande partie du gaz consommé en Europe ? Beaucoup tentent en tout cas de rassurer ce lundi et de souligner que la situation de 2006 - précédent bras de fer entre les deux pays sur le même sujet - n'allait pas se reproduire.

C'est le cas en France où la ministre de l'Economie Christine Lagarde a déclaré à l'issue d'une rencontre avec Alexander Medvedev, vice-président  du géant énergétique russe Gazprom que les approvisionnements en gaz de la France n'étaient "en aucune manière" menacés. Gazprom fera tout ce qui est nécessaire pour respecter ses engagements, notamment à destination du territoire français". GDF Suez a d'ailleurs indiqué ne pas avoir constaté de baisse des livraisons prévues contractuellement avec Gazprom.

La Commission européenne a elle aussi tenté de rassurer ce lundi en indiquant : "actuellement, les consommateurs ne sont pas affectés, et il n'y a pas de danger dans l'immédiat pesant sur les fournitures de gaz aux consommateurs européens. Le niveau des stocks de l'Union européenne reste assez élevé". Mardi, une mission d'information de l'Union Européenne doit rencontrer des responsables du monopole russe d'exportation Gazprom.

Cela va-t-il durer ? En tout cas, le ton monte entre Moscou et Kiev. Le Premier ministre russe Vladimir Poutine a ordonné ce lundi à Gazprom de priver l'Ukraine du volume de gaz transitant sur son territoire que Moscou accuse Kiev de détourner. Le directeur général de Gazprom, Alexei Miller, a chiffré ce volume à 65,3 millions de mètres cubes, lors d'un entretien avec Poutine dans la résidence du Premier ministre près de Moscou.

Gazprom a précisé qu'il augmenterait ses fournitures de gaz à l'Europe par des voies d'approvisionnement autres que l'Ukraine. Mais les approvisionnements sont déjà perturbés en Europe de l'Est et du Sud. Des perturbations dans les approvisionnements gaziers ont ainsi déjà touché la Turquie, la Pologne, la Roumanie, la Bulgarie et la Hongrie ce lundi.

Les livraisons de gaz russe à la Pologne ont diminué de cinq millions de mètres cubes par jour ce lundi mais ont été compensées par des importations via la Biélorussie, précise dans un communiqué le monopole gazier polonais PNiG. Celles destinées à la Hongrie via l'Ukraine sont elles tombées à 30 millions de mètres cubes, contre 38 millions attendues, selon le ministère hongrois de l'Energie. Un représentant d'une filiale de distribution de Gazprom dans les Balkans a de son côté indiqué que les fournitures de gaz russes à l'Europe du Sud-Est ont baissé en moyenne de 24,7%.

La fourniture de gaz russe à la République tchèque a baissé de 9,5% ce lundi, tandis qu'en Grèce un responsable de l'opérateur gazier DEPA a indiqué avoir été informé "que nous allions recevoir seulement quatre millions de mètres cubes de gaz naturel de la Russie, à comparer aux six millions de mètres cubes demandés, en raison de la dispute actuelle". Pour sa part, le ministère bulgare de l'Economie a exhorté l'industrie nationale à réduire temporairement sa consommation de gaz naturel.