555 emplois supprimés chez Total, qu'en pensez-vous ?

Par latribune.fr  |   |  405  mots
Le groupe pétrolier va réorganiser ses activités pétrochimiques, ce qui entraînera 550 suppressions d'emplois. Une décision "scandaleuse" pour Laurent Wauquiez alors que le groupe a dégagé 14 milliards d'euros de profits l'an passé. La gauche et les syndicats protestent également. Total répond qu'il n'y aura aucun licenciement. Et François Fillon prend sa défense. Qu'en pensez-vous ?

Souvent décrié, Total s'attire à nouveau les foudres de l'opinion publique. Le groupe pétrolier français a en effet annoncé mardi 555 suppressions d'emplois dans ses activités pétrochimiques, alors même qu'il a dégagé des profits records en 2008 de 13,9 milliards d'euros. Du jamais vu pour une entreprise française. Comment réagissez-vous à cette annonce ? Exprimez-vous ci-dessous dans l'espace "commentaire".

"Je trouve cela scandaleux", a pour sa part réagi Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat à l'Emploi. "En cette période de crise, beaucoup d'entreprises sont dans des situations dures, ne font plus de bénéfices, ont des chiffres d'affaires dégradés et font pour autant tous les efforts possibles pour garder leurs salariés, notamment dans les PME. Qu'un groupe comme Total qui fait plusieurs milliards de bénéfices ne soit pas capable dans cette période d'avoir un comportement exemplaire en termes d'emploi me reste en travers de la gorge". La gauche et les syndicats s'insurgent également.

Mais ce vendredi, coup de théâtre, le Premier ministre François Fillon prend la défense de Total et souligne que le groupe va créer davantage d'emplois en France qu'il ne va en supprimer, qu'il y investit et qu'il est normal qu'un groupe s'adapte face aux évolutions de la demande.

Jeudi, le groupe avait déjà affirmé qu'il y aurait zéro licenciement mais une réorganisation avec des départs à la retraite. Dans le détail, la direction de Total Petrochemicals France (TPF), regroupant les activités pétrochimiques de Total en France, a annoncé la suppression de 306 postes d'ici à 2012, a-t-on appris de sources syndicales, à l'issue d'un comité central d'entreprise. Le site de Gonfreville (Seine-Maritime), près du Havre, perdra 130 emplois. Les autres suppressions concernent l'usine de Carling (Moselle), avec 64 postes touchés, le pôle de recherche et développement de Mont/Lacq (Pyrénées-Atlantiques), avec 25 postes, le siège social à La Défense avec 33 postes. En outre, l'usine de Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime) doit fermer, entraînant la disparition de 54 postes.

Par ailleurs, 249 postes seront supprimés dans le raffinage d'ici 2013, dont 199 à la raffinerie de Gonfreville a indiqué la CGT en marge d'un comité central d'entreprise. Outre cette raffinerie, c'est le siège à La Défense (Hauts-de-Seine) qui est affecté. Etant donné que chaque poste dans le raffinage peut être occupé par plusieurs salariés, la CGT chiffre à 309 le nombre total d'emplois réellement concernés, dont 268 à Gonfreville.