Grandes manoeuvres autour d'Areva

Le Premier ministre qatari Cheikh Hamad Bin Jassim Bin Jabr al-Thani a déclaré ce samedi au Figaro : "nous sommes en discussions pour entrer au capital d'Areva. Pour l'instant, nous en sommes toujours au stade des pourparlers". Le dossier Areva est en tout cas de plus en plus brûlant. Il pourrait s'embraser après le second tour des élections régionales dimanche soir.

Le Qatar dit "être discussions pour entrer au capital d'Areva" selon une déclaration faite ce samedi au Figaro par le Premier ministre qatari Cheikh Hamad Bin Jassim Bin Jabr al-Thani. "Nous sommes notamment en discussions pour entrer au capital d'Areva. Pour l'instant, nous en sommes toujours au stade des pourparlers", déclare-t-il. Il ajoute que son pays et la France vont signer "plusieurs accords" à l'occasion du 5ème Forum pour l'investissement au Qatar, qui doit se tenir à Paris les 25 et 26 mars. "Pourquoi ne pas envisager des partenariats financiers franco-qatariens pour investir ensemble dans des pays tiers?", s'interroge-t-il également.

Paris a décidé l'ouverture du capital du groupe public nucléaire français Areva à hauteur de 15% en juin 2009. En janvier, la présidente du directoire Anne Lauvergeon a confirmé que "plusieurs investisseurs", dont des étrangers, avaient été sélectionnés pour prendre part aux discussions. Outre le fonds souverain du Qatar, circulent beaucoup le nom du groupe japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI) ainsi que celui du fonds souverain du Koweït.

Le dossier Areva est en tout cas de plus en plus brûlant. Il pourrait s'embraser après le second tour des élections régionales dimanche soir. Le président de la République qui le suit de près a affiché récemment son intention de remettre rapidement à plat le sujet de la filière nucléaire française, objet d'un bras de fer sur le leadership entre Anne Lauvergeon - dont le départ forcé, donné imminent, vient encore une fois d'être démenti par les faits lors du dernier et récent conseil de surveillance - et le nouveau patron d'EDF Henri Proglio, premier exploitant de centrales nucléaires. Le camp tricolore de l'atome a notamment subi un grave échec aux Emirats Arabes Unis où sa désunion lui a fait rater un très gros contrat de plusieurs dizaines de milliards d'euros pourtant donné acquis et finalement emporté à la surprise générale par les sud-coréens dont l'offre était financièrement moins élevée même si leur technologie était plus "rustique".

Les appétits qui s'aiguisent autour d'Areva suscitent en tout cas des réactions au sein du Parti socialiste (PS, Anne Lauvergeon ayant été il y a longtemps "sherpa" c'est-à-dire conseiller de François Mitterrand à l'Elysée). Le député PS Arnaud Montebourg, a dénoncé dans un communiqué "une tentative de prise de contrôle d'un clan d'oligarques sans scrupule sur la filière nucléaire. Les attaques méthodiques et concertées contre la présidente d'Areva, Madame Anne Lauvergeon, cachent une tentative de prise de contrôle d'un clan d'oligarques sans scrupule sur la filière nucléaire. Le clan du Fouquet's coalisé autour des intérêts du pouvoir cherche à s'emparer d'Areva, alors qu'il s'agit d'un bien national devant rester étranger aux manigances politiques, car celles-ci sont de nature à faire encourir à Areva un risque de démantèlement industriel, sur fond de projet lourdement contestable de fusion envisagée entre Areva, EDF et Veolia" Que le pouvoir ne s'attende pas à ce que l'opposition reste inerte devant une telle attitude prédatrice et au total destructrice des intérêts nationaux en matière de politique énergétique" a conclu le président du conseil général de Saône-et-Loire.

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Commentaire 1
à écrit le 20/03/2010 à 16:47
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Areva est une entreprise trop vitale pour la France pour qu'un clown style Montebourg habitué aux fanfaronnades ne s'immisce dans un sujet aussi sérieux. Qu'il batifole devant les cameras de l'Assemblée nationale il est vu c'est tout. Mais restons sé...

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