Marée noire : BP a déjà dépensé 1,250 milliard de dollars et ce n'est pas fini

Le groupe pétrolier britannique annonce ce lundi avoir déjà dépensé 1,250 milliard de dollars pour tenter d'endiguer la marée noire qu'il a provoqué dans le Golfe du Mexique. Il a promis qu'il indemniserait tous ceux qui ont subi des préjudices. Sa dernière intervention pour arrêter les fuites semble fonctionner. En Bourse, le titre BP avance de 0,3% dans un marché qui perd 1,27%.

Le groupe pétrolier britannique BP annonce ce lundi avoir déjà dépensé 1,250 milliard de dollars pour tenter d'endiguer la marée noire dans le golfe du Mexique. Il faut ajouter à ce total les 360 millions de dollars promis pour la construction d'îles artificielles devant la Louisiane.

Alors que l'entonnoir installé en fin de semaine pour capter le pétrole qui fuit dans le golfe du Mexique a commencé à produire ses effets et qu'un nouveau système est prévu pour la mi-juin, British Petroleum s'est engagé ce samedi à indemniser les plaintes légitimes de tous ceux qui ont "subi des préjudices et des dégâts".

"Nous effectuerons ces paiements le temps qu'il faudra (...) Il n'existe pas de budget (précis), nous le ferons jusqu'à ce que cela cesse", a déclaré le vice-président de BP Amérique chargé des ressources, Darryl Willis, lors d'une visioconférence.

La catastrophe écologique et économique a été provoquée par l'explosion d'une plateforme de BP le 20 avril au large de la Louisiane et la fuite du puits sous-marin.

BP fait l'objet de poursuites de l'Etat au pénal et au civil parmi d'autres actions en justice.

Le directeur général du groupe, Tony Hayward, a assuré que BP avait largement les moyens de remplir ses obligations. Le groupe pétrolier a déjà dépensé nettement plus de 1 milliard de dollars pour lutter contre la marée noire. Et, au cours des trente derniers jours, BP a versé plus de 46 millions de dollars, pour l'essentiel des dédommagements du manque à gagner des pêcheurs, des éleveurs de crevettes ou des ostréiculteurs dont l'activité a été suspendue dans la région.

Sur le terrain, le dôme de confinement mis en place jeudi permet de siphonner une grande partie du pétrole qui s'en échappe, a en outre déclaré à la BBC Tony Hayward. Il "capte 10.000 barils de pétrole par jour (bpj), qui sont traités ensuite à la surface", a ajouté Tony Hayward, qui est resté vague sur la proportion de pétrole récupéré: "pour le moment, c'est difficile à dire, mais nous espérons que cela sera la majorité, peut-être la grande majorité du pétrole".

Le chiffre de 10.000 bpj, non confirmé par les gardes-côtes américains, représente un peu plus de la moitié de l'évaluation de la quantité maximale qui s'écoulerait du puits chaque jour, depuis l'explosion et le naufrage de la plate-forme Deepwater Horizon, le 20 avril.

"Nous optimisons l'opération. Nous avons un autre système de confinement à mettre en place au cours de la semaine à venir, qui sera installé complètement d'ici le week-end prochain. Lorsque ces deux cloches seront en place, nous espérons beaucoup siphonner l'essentiel du pétrole", a ajouté le directeur général.

"Nous allons obturer la fuite, nous allons évacuer le pétrole, nous allons remédier aux dégâts infligés à l'environnement et nous allons rendre la côte du Golfe dans l'état où elle se trouvait avant ces événements", a-t-il assuré. "C'est un engagement absolu. Nous resterons là-bas longtemps après que les médias en seront repartis, pour tenir nos promesses".

L'amiral Thad Allen, qui dirige les garde-côtes et coordonne les efforts de nettoyage des pouvoirs publics, a estimé dimanche que BP avait progressé mais qu'il restait encore des efforts à faire. "Nous réalisons les progrès qu'il faut, mais je ne pense pas que l'on puisse se satisfaire tant qu'il y aura du pétrole dans l'eau", a-t-il dit à la chaîne CNN. "Je dirais que des progrès ont été réalisés mais nul ne pourra être satisfait tant qu'un puits de secours n'aura pas été mis en place".

La marée noire s'étendait désormais, ce dimanche, sur un rayon de 320 km dans le Golfe du Mexique, selon les gardes-côtes.

Tony Hayward a affirmé par ailleurs ne pas avoir l'intention de démissionner pour payer les pots cassés de cette marée noire et avoir l'entier soutien du conseil d'administration.

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