Albert Frère : "GDF Suez conserve la meilleure structure financière du secteur"

Premier actionnaire privé de GDF Suez, Albert Frère apporte un soutien indéfectible au rapprochement entre le groupe franco-belge et le britannique International Power.

L'Echo - GDF Suez franchit aujourd'hui une nouvelle étape à l'international. Dans le monde économique actuel, cette opération était?elle indispensable pour assurer la croissance ?

Albert Frère - GDF Suer va effectivement plus que doubler sa présence à l'international et devenir ainsi le premier opérateur indépendant dans l'énergie. Le groupe se renforce dans le monde émergent à forte croissance et dans plusieurs pays où il n'était pas présent comme l'Australie ou l'Indonésie par exemple. La croissance anticipée des marchés non?européens est trois fois supérieure à celle de notre continent. Aujourd'hui, notre présence mondiale correspond davantage à la carte des évolutions économiques attendues ces prochaines années.

A votre avis, qu'est ce qui a pesé dans le dossier ?

Le rapprochement avec International Power se réalise avec le plein soutien de son management. C'est un gage indispensable de réussite. Dans le passé, nous avions déjà d'excellentes relations avec ce concurrent compétent. Demain, nous serons encore plus efficaces ensemble. International Power va apporter un complément de diversification géographique dans des zones présentant une forte croissance, une contribution intéressante à la diversité des technologies utilisées pour produire de l'électricité et enfin l'arrivée d'équipes ayant démontré leurs compétences depuis de nombreuses années.

Votre soutien était?il indéfectible ou lié à certaines conditions ?

Ces conditions sont réunies.

Quel est aujourd'hui le plus grand défi du groupe ?

Les défis du groupe ne changent pas mais chaque étape stratégique réalisée contribue à faciliter les succès. Depuis que nous sommes actionnaires de GDF Suez, nous en avons connus de multiples: la fusion avec la Lyonnaise des Eaux, les trois rapprochements franco-belge avec la Société Générale de Belgique, avec Tractebel et avec Electrabel, la fusion avec Gaz de France et maintenant le rapprochement avec International Power. Nous avons suivi chacune de ces transactions majeures. Nous les avons discutées avec le management et finalement nous avons toujours soutenu Gérard Mestrallet. Ces opérations ont une même logique: croître au travers d'activités complémentaires et rentables. Il est essentiel de conserver en main propre les leviers de son développement, d'anticiper sur ses concurrents et de créer de la valeur. Dans tous les cas, la préservation d'une bonne structure financière a été un de nos points d'attention. Cet objectif est à nouveau atteint avec l'opération d'International Power qui se réalise avec une sortie de cash minimum et qui permet à GDF Suez de conserver la meilleure structure financière de son secteur.

Cette montée en puissance à l'international provoque de facto une dilution du pôle domestique de GDF Suez. N'assiste?t?on pas là à une nouvelle disparition de la spécificité belge du groupe ?

Je ne le pense pas. L'importance des activités en Belgique est et reste très significative. Près de la moitié des résultats de cette première branche du groupe proviendront encore de l'Europe. La Belgique y tient une place centrale. Nous y possédons des actifs et des équipes de grandes qualités. Nous souhaitons continuer à y investir si nous sommes les bienvenus. La croissance à l'international présente aussi un beau potentiel d'opportunité notamment pour nos collaborateurs belges que vous retrouvez déjà très régulièrement aux quatre coins du Monde où nous sommes actifs. La Belgique qui est à l'origine des premiers pas du groupe dans l'énergie à l'international peut aujourd'hui s'attribuer une bonne part de cet accord avec International Power. D'ailleurs, le président du nouveau International Power élargi sera belge c'est Dirk Beeuwsaert.

Le groupe s'est fait plusieurs fois chahuter par le monde politique belge. Une révision de l'accord nucléaire passé entre le précédent gouvernement fédéral et le management du groupe ne risque?t?il pas de mettre un terme définitif au climat de "bonne entente" ?

Oui, le groupe s'est fait plusieurs fois chahuter par le monde politique belge, je ne vous le fais pas dire. Ceci étant, un accord a été passé entre le  gouvernement belge et GDF Suez. Le groupe respectera bien évidemment ses engagements, pour autant la contrepartie fasse de même.

En tant qu'investisseur, comment verriez?vous une révision de ces accords "nucléaires" ?

Je viens de m'exprimer sur le sujet, je crois.

Vous êtes le premier actionnaire privé du groupe. Qu'est ce qui vous anime aujourd'hui dans cette participation ?

Nous sommes le premier actionnaire de groupes de dimension internationale et accompagnons leur croissance. Nous attachons beaucoup d'importance à un dialogue régulier avec les équipes en place. Nous contribuons à la stabilité de l'actionnariat ce qui est un gage de vision à long terme pour leurs dirigeants. Ce sont les perspectives de développement et de création de valeur qui expliquent notre présence au capital.

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