Découvrez les centrales nucléaires du futur... sous l'eau

Par Héléna Dupuy  |   |  289  mots
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En partenariat avec Areva, le CEA et EDF, le numéro un mondial du naval de défense DCNS veut développer un concept de centrales nucléaires immergées en mer. Visite virtuelle.

Il suffisait d'y penser : alors que deux tiers de la population mondiale vit à moins de 80 kilomètres de la mer, le fabricant de sous-marins DCNS annonce un projet de centrales nucléaires immergées en mer, entre 60 et 100 mètres de profondeur. Le PDG du groupe naval Patrick Boissier est convaincu qu'il pourra proposer une solution compétitive pour des réacteurs nucléaires de petite et moyenne puissance (entre 50 et 250 MWe) grâce au savoir-faire de son groupe dans la fabrication de sous-marin nucléaires. Ces centrales, présentées sous le nom de code FlexBlue, sont destinées aux pays émergents, aux îles, ou des zones à faible densités dans les pays développés. DCNS estime le marché potentiel pour cette gamme de réacteurs à environ 200 unités dans les 20 ans à venir. Grâce à son nouveau concept de sa division nucléaire civil dirigée par André Kolmayer, DCNS vise « une part significative » de ce marché, notamment parce que cette solution est modulable, c'est-à-dire que des unités peuvent être ajoutée au fur et à mesure des besoins.

DCNS a déjà consacré deux ans et demi d'étude à ce nouveau concept inédit. Les deux prochaines années permettront de valider les options techniques et industrielles. DCNS a décidé de ne pas partir seul dans cette aventure et de s'associer avec Areva, le Commissairiat à l'Energie Atomique (CEA) et EDF. Dans un premier temps, une centaine d'ingénieurs des quatre partenaires vont affiner le projet et l'investissement, qui s'élèvera à « au moins 100 millions d'euros », serait limité à cette mobilisation humaine. Si tout se passe comme prévu, la construction du premier prototype de centrales sous-marines pourrait débuter chez DCNS, à Cherbourg, dans deux ans.