Vers une lente reprise de la production pétrolière en Libye

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) juge que la situation en Libye reste préoccupante pour la production mondiale d'or noir. En août, l'offre de pétrole a bénéficié du rythme de production de l'Arabie Saoudite le plus élevé depuis 30 ans, soit 9,28 millions de barils par jour.
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Pour l'offre et la demande mondiale de pétrole, la Libye reste un sujet central. A l'heure où des dissensions commencent à se faire sentir au sein des rebelles autour du sujet pétrolier, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a aussi mis le sujet au cour de son rapport mensuel publié ce matin. Selon l'organisation, les perspectives de reprise rapide de la production libyenne sont illusoires. L'organisation a certes relevé ses prévisions de production par rapport à la situation actuelle, mais de façon extrêmement modeste. Au mieux, le pays devrait sortir du sol 350.000 barils d'ici à la fin de l'année, puis 1,1 millions d'ici à la fin 2012, contre 1,6 millions en janvier dernier, avant le conflit.

Politique de la guerre brûlée

Car plusieurs problèmes semblent se poser sur la chaîne de production du Es Sider, la qualité de brut libyen. L'agence souligne que des groupes loyalistes à Kaddafi semblent résolus à pratiquer une politique de la terre brûlée. Une observation confirmée par l'attaque, lundi, d'une raffinerie par des pro-kadaffistes à 20 kilomètres de Ras Lanuf. Les divisions au sein des rebelles, qui se matérialisent ces derniers jours par des propos discordants au sujet du pétrole risquent aussi de ralentir la remise en branle des installations pétrolières.

Une compagnie nationale divisée en trois?

« Il y a des frictions évidentes entre les rebelles du NTC et divers groupes de rebelles de Misrata et de la région montagneuse de l'Ouest, sans parler des islamistes qui pourrait représenter le principal obstacle à la création d'un nouveau gouvernement » assurent les experts de l'AIE. Selon le Financial Times, les rebelles se déchirent plus précisément sur la question de la localisation du siège de la compagnie pétrolière, la NOC, localisée à Tripoli jusqu'alors, et qui pourrait être transférée à Benghazi. Un enjeu tellement crucial que la question de la séparation de la société en trois entités se pose : exploration et production d'un côté, puis raffineries, et enfin gaz.

Une croissance économique malingre

L'Agence Internationale de l'Energie a par ailleurs révisé à la baisse ses prévisions de demande pour 2011 et 2012, en raison d'une croissance économique malingre. En revanche, le lobby des pays industrialisés sur l'énergie a souligné le rôle majeur de l'Arabie Saoudite sur l'échiquier du pétrole mondial. Le royaume, qui compense pour la perte de production de la Libye, a en effet pompé 9,8 millions de barils par jour durant le mois d'août, ce qui représente le rythme de production le plus élevé depuis 30 ans.

 

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Commentaire 1
à écrit le 13/09/2011 à 14:00
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Un retour sur investissement très aléatoire...

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