Sécurité nucléaire : la preuve par le toit

Par latribune.fr  |   |  452  mots
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Des militants de Greenpeace sont parvenus à atteindre le dôme de l'un des réacteurs de la centrale de Nogent-sur-Seine pour y déployer une banderole "Le nucléaire sûr n'existe pas".

Des militants de Greenpeace se sont introduits ce matin dans la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine (Aube), a annoncé l'organisation écologiste, une "intrusion" confirmée par le gendarmerie. Dans un communiqué, Greenpeace précise s'être introduit vers 6h dans cette centrale nucléaire située à 95 km au sud-est de Paris "pour faire passer le message que le nucléaire sûr n'existe pas". Huit militants sont entrés dans la centrale selon une autre source de la gendarmerie, qui a indiqué que certains militants avaient déjà été interpellés.

"Une partie des militants a réussi à grimper sur le dôme de l'un des réacteurs, où ils vont déployer une banderole: 'Le nucléaire sûr n'existe pas' ", a expliqué Axel Renaudin, chargé de communication de Greenpeace. "Le but est de démontrer la sensibilité des installations nucléaires françaises, et à quel point il est facile d'atteindre le coeur d'une centrale", a souligné Sophia Majnoni, chargée des questions nucléaires pour Greenpeace.

Elle a dénoncé l'audit lancé par le gouvernement sur la sécurité des centrales nucléaires, y voyant "une opération de communication qui ne prend en compte que les risques déjà identifiés dans le passé et ne tire pas les leçons de Fukushima". La centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine a été choisie par Greenpeace "car elle est la plus proche de Paris", à 95 km, selon Greenpeace.

La secrétaire nationale d'Europe Ecologie, Cécile Duflot en écrit, via son compte twitter : "Des militants de Greenpeace sur le toit du réacteur de la centrale de Nogent (à 100 km de Paris). Sécurité à la française qu'ils disaient..."

D'autres incursions ailleurs ?

Vers 17h, Greenpeace a annoncé à l'AFP avoir d'autres membres "toujours cachés" sur "au moins un autre site nucléaire" que celui de Nogent-sur-Seine, où neuf activistes avaient été interpellés dans la matinée. Les forces de l'ordre avaient pourtant lancé une "fouille approfondie" sur tous les sites nucléaires de l'Hexagone après l'intrusion, EDF ayant assuré n'avoir "aucune trace d'intrusion" sur d'autres centrales.

Le ministère de l'Intérieur, tout comme EDF, affirment qu'il n'y a eu qu'une intrusion sur un site, celui de Nogent-sur-Seine, au sud-est de Paris. "C'est assez irresponsable de prendre des risques avec sa vie et avec la vie des autres", a sobrement commenté le président Nicolas Sarkozy.
Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a, quant à lui, concédé que l'opération menée par Greenpeace "révèle des défaillances dans notre dispositif" de sécurité, estimant que "toutes les leçons doivent en être tirées pour que ce dispositif soit encore plus étanche qu'il ne l'est aujourd'hui".