Petroplus veut éviter le dépôt de bilan

Par latribune.fr, avec Reuters  |   |  451  mots
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Le PDG du groupe suisse de raffinage Petroplus, reçu à Matignon jeudi par le Premier ministre François Fillon, a dit espérer un accord dès que possible avec ses banques et assuré qu'il "ferait tout pour éviter un dépôt de bilan", qui menacerait des centaines d'emplois en France.

Jean-Paul Vettier a précisé à l'issue de cette réunion que la société était en "discussions avec un producteur de pétrole pour un approvisionnement en brut et des facilités de crédit", sans préciser le nom du groupe pétrolier concerné.

Dans un communiqué publié peu après, Petroplus a annoncé qu'il rencontrerait ses banques dans les prochains jours "dans le but d'assurer les accords de financement et de liquidités nécessaires" pour lui permettre d'honorer ses obligations.

Le raffineur indépendant basé en Suisse, qui a perdu 415 millions de dollars au cours des neuf premiers mois de son exercice 2011, ne peut plus acheter de brut pour alimenter depuis que ses banques ont bloqué le mois dernier des lignes de crédit d'un montant de près d'un milliard de dollars.

Il a annoncé ces derniers jours la mise à l'arrêt de trois de ses cinq raffineries : en France, à Petit-Couronne (Seine-Maritime), à Anvers en Belgique et à Cressier en Suisse.

Le site de Petit-Couronne est en phase de mise à l'arrêt, la fermeture de celui d'Anvers débutera dans les prochains jours tandis que celui de Cressier ne devrait épuiser ses stocks de brut que durant la seconde quinzaine de janvier, précise le communiqué publié jeudi.

Enjeu politique

Le gouvernement français a quant à lui fait savoir qu'il allait proposer son appui, "sous des formes diverses", pour la sauvegarde de la raffinerie française menacée de fermeture.

Le candidat socialiste à l'élection présidentielle, François Hollande, s'est rendu ce jeudi sur le site de Petit-Couronne, à l'arrêt depuis lundi et où les salariés menacent de mener des opérations "coup de poing".

François Hollande, qui était accompagné de l'ancien Premier ministre Laurent Fabius, député PS de Seine-Maritime, a demandé à l'Etat "un engagement pour Petroplus afin que la France puisse être sûre de ses approvisionnements". "C'est un enjeu local, mais c'est aussi une responsabilité nationale", a-t-il déclaré en invitant l'Etat à rechercher un repreneur si Petroplus devait faire faillite.

Plus tôt dans la matinée, Eric Besson, ministre de l'Industrie et ex-membre du Parti socialiste, avait jugé cette initiative inopportune.

"Je ne trouve pas très adroit, et pour tout dire un peu irresponsable, de se rendre, si c'est bien son intention, ce matin à Petit-Couronne alors même que le PDG va être reçu par le Premier ministre", a-t-il déclaré jeudi matin sur France 2, avant la visite de François Hollande sur les lieux. "Au mieux, c'est inutile, au pire c'est contre-productif", a-t-il ajouté.

La raffinerie de Petit-Couronne, qui compte 550 salariés, avait été rachetée en 2008 au groupe Shell que les syndicats jugent responsable de la situation actuelle.