La France interdit temporairement la culture du maïs transgénique

Le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, a annoncé vendredi, "une mesure conservatoire visant à interdire temporairement" la culture du maïs transgénique Monsanto (MON810) afin de "protéger l'environnement".
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Clap de fin pour la culture du maïs transgénique en France? Le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, a annoncé vendredi "une mesure conservatoire visant à interdire temporairement" la culture du maïs transgénique Monsanto (MON810). L'objectif: "protéger l'environnement". Cette décision a été prise "en raison de la proximité des semis", précise-t-on au ministère de l'Agriculture.

Paris avait demandé le 20 février à la Commission européenne de suspendre l'autorisation de mise en culture, en s'appuyant sur des nouvelles études, après qu'un premier moratoire, lancé en février 2008, a été invalidé en novembre dernier. En retour, la Commission a saisi l'Autorité européenne de sécurité alimentaire (AESA), mais indiqué qu'elle n'envisageait pas de prendre des mesures d'urgence dans l'attente d'un avis de l'AESA.

Une mesure urgente

L'arrêté du ministre de l'Agriculture sera publié dimanche au Journal officiel. Au lendemain de la demande du gouvernement français, le réseau France nature environnement (FNE) avait indiqué que la France n'était "pas tenue d'attendre une réponse" des autorités européennes pour interdire les semis de maïs MON810. "Si un pays estime qu'il y a urgence, il peut prendre des mesures sans attendre la réponse de la commission, qui pourrait demander plusieurs semaines", avait précisé à l'AFP Lylian Le Goff, responsable du dossier OGM à FNE.

Ce dernier soulignait que la période des premiers semis se rapprochait, pouvant commencer dès courant mars dans certaines régions, et qu'"aujourd'hui rien ne s'oppose à la commercialisation des semences et à la mise en culture". "Depuis l'invalidation du moratoire, il y a un vide juridique", a ajouté Lylian Le Goff.

Vers une interdiction définitive ? 

En janvier, le groupe américain Monsanto a réitéré qu'il n'avait pas l'intention de vendre de maïs transgénique en 2012 "et au-delà" en France, considérant que les conditions pour la commercialisation n'étaient "pas réunies". De son côté, lors de la demande du gouvernement français formulée par la ministre de l'Ecologie, l'Association française des biotechnologies végétales (AFBV) avait dénoncé "le signe négatif envoyé par le gouvernement aux acteurs des filières agricoles et agro-industrielles".

Avec cette demande, "la France sacrifie sa recherche sur les biotechnologies végétales", estimait l'AFBV. Pour elle, "même si ce "moratoire" sera sans doute refusé par les autorités européennes faute d'arguments scientifiques nouveaux et reconnus, cette démarche aboutira très probablement à instaurer une nouvelle interdiction de culture du maïs transgénique dans notre pays".

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Commentaires 2
à écrit le 17/03/2012 à 7:54
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Ce type de combat est assez significatif de l'incohérence française autant du monde agricole que du politique. Le maïs est la culture la plus anti écologique pour 2 raisons sont besoin immense en eau et nous voyons plus particulièrement cette incohér...

à écrit le 17/03/2012 à 7:07
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160 millions d'hectares d'OGM plantés l'an passé dans le monde sur 29 pays, un recul de plus de 15 ans sur ces technologies, et la France: 3 millions d'hectares de maïs dont seule une partie pourrait être concernée par ces technologies..le sujet est ...

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