Eolien offshore : le camp EDF/Alstom justifie sa victoire annoncée

Contrairement aux accusations de ses concurrents en mauvaise posture dans le méga appel d'offres en cours, ce n'est pas le prix qui fait la différence entre les offres, mais bel et bien le dossier technique et social. C'est en tout cas ce qu'affirme le camp EDF/Alstom qui pourrait se voir attribuer quatre des cinq sites en lice, pour un marché d'une valeur totale de 10 milliards d'euros.
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« Ce n?est pas avec le prix remis que nous avons marqué des points contre nos concurrents », affirme-t-on dans le consortium EDF/Alstom, sous couvert d?anonymat afin de ne pas « accentuer la polémique ». Selon des indiscrétions parues dans la presse, la conclusion par la CRE  (Commission de Régulation de l'Energie) après dépouillement de l?appel d?offres en cours sur cinq parcs éoliens offshore au large des côtes normandes et bretonnes donnerait gagnants, aux points, EDF/Alstom/Dong sur quatre des cinq sites.Ce résultat, non confirmé et dont le gouvernement peut théoriquement s?affranchir, a provoqué des remous, et surtout une grande consternation chez Areva et GDF Suez. Un échec sur l?ensemble des sites français mettrait gravement en péril le développement du groupe nucléaire sur cette filière de l?éolien offshore.

Chez EDF/Alstom, on s'emploie à battre en brèche le soupçon de dumping répandu par ses concurrents déçus. Les fourchettes de prix de rachat de l?électricité proposées dans l?appel d?offres se situaient entre 115 et 175 euros le mégawatheure (MWh) pour deux sites, 140 et 200 euros pour les autres. « Chaque écart d?un euro vaut 0,66 point. Il aurait fallu qu?on se situe très bas pour faire la différence, ce n?est pas le cas », affirme-t-on. « Il est impossible de faire une offre en France dans le bas de ces fourchettes, ce n?est pas viable », reconnaît un des concurrents au bord d?être évincé. Le site du Tréport, où seul GDF Suez se portait candidat, a été jugé « infructueux » par la CRE. L?électricien aurait proposé 220 euros le MWh.

Des points gagnés sur une multitude d'aspects techniques

« C?est grâce à notre dossier technique et social que nous pensons avoir récolté entre 12 et 15 points de plus que nos concurrents », ajoute le camp EDF/Alstom. Selon le consortium, ces points auraient été gagnés sur plusieurs sujets précis. Exemple : la fabrication en France de la génératrice (l?équipement qui produit l?électricité) vaudrait 2,8 points à EDF/Alstom. Le choix d?une turbine Alstom de 6 MW contre 5 MW pour celle d?Areva, qui « permet de disposer de davantage de puissance avec moins de mâts » , apporterait un point de plus.

L?expérience de leur associé danois Dong en matière de développement et d?exploitation de parcs éoliens apporterait deux fois trois points supplémentaires au consortium, face à GDF Suez et Areva. Cet argument porte moins face à Iberdrola qui exploite déjà de vastes parcs. Enfin, disposer d?études récentes sur le vent fait aussi la différence en terme de points.

La bataille sur le nombre d'emplois créés

Sur l?emploi, souligne-t-on, le chiffre de 2.000 emplois par parc, quel que soit le consortium retenu, n?est pas exact. Si effectivement une grande partie des tâches (creusement des fondations, installation, maintenance et exploitation) emploiera sensiblement le même nombre de personnes, les perspectives ne sont pas les mêmes, insistent EDF/Alstom, sur l?emploi industriel. Alstom a promis la création de 5.000 postes dans quatre usines quand Areva annonce 750 emplois dans deux établissements, affirment-ils. Bref, si le dépouillement strict de l?appel d?offres les donne vainqueurs sur quatre des cinq sites, ce n?est pas le hasard, conclut le camp EDF/Alstom.

Le résultat des courses est imminent. Le PDG d?EDF Henri Proglio a annoncé mercredi s?attendre à une réponse ce jeudi. Sans commenter la dernière rumeur qui affirme que le gouvernement lui attribuerait trois sites et se donnerait un délai pour trancher sur le Tréport, sans offre éligible pour l?heure, et Saint Brieuc où l?électricien espagnol Iberdrola, associé à Areva, fonde beaucoup d?espoirs.
 

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Commentaires 3
à écrit le 05/04/2012 à 18:50
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AREVA a racheté Multibrid (All) et se positionne avec son éolienne offshore M5000 qui tourne déjà en Mer du Nord ... Fiabilité, recul, mais made in Dutchland contre une turbine ALSTOM fabriquée en France mais qui n'a jamais fait ses preuves en mer si...

le 07/04/2012 à 20:18
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juste, mais ALSTOM ont eux aussi racheté une boite etrangere pour demarrer dans leolien. ECOTECNIA, qui a des milliers de MW onshore a son actif et une experience certaine en machine multi-MW onshore. Leur prototype offshore , lHaliade 150, me sembl...

à écrit le 05/04/2012 à 14:51
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Ainsi les génératrices d'Areva ne sortiraient pas d'usines établies en France? Son EPR fortement inspiré des travaux de Siemens sur son "Konvoi"générateur de surcoûts colossaux, son Uramin fortement plombée par manque d'uranium (pechblende?)payée 5 f...

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