« Étudiant, dans des salles de cours aveugles, je me disais qu'il y avait là un vrai gaspillage énergétique et qu'il devait exister des solutions, raconte Florent Longa, un Polytechnicien de 26 ans, cofondateur, en 2012, avec un camarade de promotion, de la société Echy.
D'où l'idée d'étudier le transport de la lumière naturelle par fibre optique. Le concept date des années 1980, mais nous essayons de le démocratiser en améliorant les rendements tout en réduisant les coûts. La difficulté consiste à concentrer la lumière du soleil sans augmenter la température de la fibre optique au-delà des 60 degrés qu'elle peut supporter. »
Echy fait partie de ces dizaines de start-up françaises qui fourmillent d'idées et de solutions pour limiter les consommations énergétiques.
À l'instar de Stimergy, une société iséroise qui propose un système d'interconnexion de mini-data centers susceptible de récupérer et de réutiliser l'énergie émise par ces centres de stockage de données pour satisfaire les besoins des bâtiments qui les abritent.
Ou bien d'Energiency, à Rennes, avec son logiciel d'optimisation des performances énergétiques destiné aux industriels. Ce bouillonnement d'initiatives le montre, la sobriété énergétique devrait rester un maître mot en 2014 et un grand moteur de l'innovation.
Une maîtrise du stockage énergétique tant attendue
Les besoins mondiaux en énergie s'accroissent. En Chine, en Inde, mais aussi dans les pays occidentaux avec, par exemple, le développement de data centers qui émettent désormais autant de CO2 que le secteur de l'aviation et consomment, au niveau mondial, l'équivalent de 30 centrales nucléaires.
Face à cette demande, les énergies fossiles et nucléaires ont montré leurs limites. Quant aux énergies renouvelables, elles peinent à prendre le relais, à cause notamment de leur intermittence. D'où l'impérieux besoin d'économiser, mais aussi de pouvoir stocker l'électricité lorsqu'elle est produite en surabondance.
Ce stockage de l'énergie, qui figure parmi les sept secteurs stratégiques d'innovation à l'horizon 2030 définis par la commission présidée par Anne Lauvergeon, fait l'objet d'une belle effervescence dans les laboratoires.
Avec plusieurs technologies concurrentes en cours d'expérimentation : la transformation de l'électricité excédentaire en hydrogène, lequel peut être retransformé en électricité en fonction des besoins, à condition que soient résolues les questions économiques et technologiques posées par le stockage de ce gaz très léger ; les batteries, bien sûr, dont les performances s'améliorent régulièrement, mais aussi les très prometteurs supercondensateurs capables de se charger 100.000 fois plus vite que nos batteries et de supporter sans dommage des millions de cycles de charge et de décharge.
Enfin, les batteries de nos voitures électriques, sous réserve qu'elles soient rechargées durant les seules heures creuses de consommation électrique, pourraient constituer un très bon moyen de stockage mobile. De jolis défis en perspective.
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