Bataille Suez-Veolia : Le Maire propose de choisir un médiateur, Suez tout de suite d'accord

Par AFP  |   |  481  mots
"Tout ce qui va dans le sens du dialogue, tout ce qui va dans le sens d'une opération amicale va dans le bon sens. Je suis donc favorable à cette idée de médiateur", a affirmé Bruno Le Maire, devant la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale. (Crédits : GONZALO FUENTES)
Pour régler le conflit entre les deux géants français de l'eau et des déchets engagés dans une opération de fusion à haute tension qui dure depuis des mois, des députés ont proposé de faire intervenir un médiateur. Et Suez vient d'annoncer dans la foulée qu'il acceptait cette proposition.

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire s'est dit mercredi favorable à la nomination d'un médiateur pour tenter de mettre fin à la bataille du rachat de Suez par Veolia que se livrent les deux géants français de l'eau et des déchets.

"Tout ce qui va dans le sens du dialogue, tout ce qui va dans le sens d'une opération amicale va dans le bon sens. Je suis donc favorable à cette idée de médiateur", a affirmé Bruno Le Maire, devant la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale.

"À charge pour Veolia et Suez de s'entendre ensuite sur le nom du médiateur", a-t-il ajouté.

Le gouvernement, devenu prudent, ne soutient plus ouvertement Veolia

Cette proposition a été faite mardi par des députés qui ont "sollicité les deux entreprises pour qu'elles acceptent un médiateur neutre, connaisseur des enjeux industriels".

Après avoir semblé soutenir le projet de Veolia, le gouvernement a adopté un discours plus prudent, appelant à une résolution amicale du conflit.

Mais Bruno Le Maire a de nouveau haussé le ton après l'annonce par Veolia du dépôt d'une offre publique d'achat (OPA) sur le reste des titres de Suez qu'il ne détient pas encore.

Le ministre a demandé à l'Autorité des marchés financiers (AMF) d'examiner si cette offre, désormais hostile, "peut poser des problèmes de concurrence" et si "elle est clairement précipitée".

Le Maire explique que "la nature de l'offre [de Veolia] a changé"

Mercredi, Bruno le Maire s'est défendu de tout interventionnisme en faveur de Suez:

"Je ne suis pas chargé, comme ministre des Finances de prendre partie pour une entreprise contre une autre, pour des intérêts privés, contre d'autres intérêts privés. Je suis là pour défendre l'intérêt général", a-t-il expliqué devant les députés.

"Au moment où je vous parle, la nature de l'offre a changé, ce qui m'a amené à écrire aujourd'hui (mercredi) au président de l'AMF pour l'interroger sur le respect des engagements qui avaient été pris et la nature de cette opération", a-t-il ajouté.

Réponse de Suez : oui "au principe" de la nomination d'un médiateur

Dans un communiqué publié ce jeudi matin, la société Suez annonce qu'elle "accueille favorablement le principe d'une médiation dans le cadre de la tentative d'offre publique de Veolia". En rappelant au passage que "son directeur général avait proposé un principe similaire la semaine dernière".

Suez explique sobrement la posture qu'elle adoptera dans le cadre de cette médiation:

"Suez fera des propositions cohérentes avec sa détermination à promouvoir son intérêt social, ses actionnaires, ses salariés et l'ensemble de ses parties prenantes. L'objectif sera également que la France conserve deux leaders mondiaux des services essentiels à l'environnement."