Feux de forêt en Amazonie : Bolsonaro accuse les ONG de les avoir allumés

Par Reuters  |   |  540  mots
(Crédits : Reuters)
La déforestation au Brésil a bondi de 67% sur un an au cours des sept premiers mois de l'année, a indiqué l'INPE, l'agence spatiale brésilienne dont le travail est lui aussi attaqué par le gouvernement de Bolsonaro. L'INPE a dit avoir répertorié 72.843 incendies dans la forêt amazonienne depuis le début de l'année, soit une hausse de 83% par rapport à la même période l'an dernier.

Le président brésilien Jair Bolsonaro a accusé mercredi les ONG d'avoir déclenché des feux de forêt en Amazonie afin de nuire à son gouvernement, alors qu'un nombre record d'incendies a été constaté dans la région depuis le début de l'année, provoquant une vague mondiale d'indignation sur les réseaux sociaux.

Bolsonaro utilise Facebook pour porter ses accusations sans fondement

"Tout indique" que les ONG se rendent en Amazonie pour "mettre le feu" à la forêt, a déclaré le dirigeant d'extrême droite dans une vidéo diffusée en direct via Facebook mercredi matin.

Bolsonaro, qui n'a pas présenté de preuve pour soutenir son propos, a estimé que l'importante baisse des subventions accordées par son gouvernement aux ONG pouvait être un motif de mécontentement et avoir poussé les ONG à agir de la sorte.

Incendies : + 83% ; déforestation: +67% sur un an

Il a dit que son administration oeuvrait pour contrôler les feux ravageant la forêt amazonienne, qui ont atteint un nombre record depuis le début de l'année selon les données de l'Agence spatiale brésilienne (INPE).

L'INPE a dit cette semaine avoir répertorié 72.843 incendies dans la forêt amazonienne depuis le début de l'année, soit une hausse de 83% par rapport à la même période l'an dernier et un record depuis qu'elle a commencé à recueillir de telles données en 2013. (Voir en pied d'article la photo satellite de la catastrophe prise par la Nasa)

La déforestation au Brésil a bondi de 67% sur un an au cours des sept premiers mois de l'année, a par ailleurs indiqué l'INPE, dont le travail est attaqué par le gouvernement de Bolsonaro.

Bolsonaro en réalité soutient les lobbys agricoles et miniers

Des millions de personnes à travers le monde ont fait part sur les réseaux sociaux de leur inquiétude sur l'avenir de la forêt amazonienne, plus grand puits de carbone au monde se trouvant à 60% sur le territoire du Brésil, qui fait figure de pays clé dans la lutte contre le dérèglement climatique.

Aux yeux d'experts environnementaux, les déclarations de Bolsonaro sont un "écran de fumée" destiné à masquer les mesures engagées par son gouvernement favorisant les investissements agricoles et miniers au détriment des règlementations environnementales.

"La déforestation accrue et les incendies sont les conséquences de la politique anti-environnementale" de Bolsonaro, a déclaré Marcio Astrini, le coordinateur des relations publiques de Greenpeace au Brésil.

Un chercheur de l'université de Sao Paulo, spécialiste des questions climatiques, a souligné que les agriculteurs avaient recours au feu pour défricher leurs terres et attribué la multiplication des incendies au pic de déforestation illicite constaté cette année.

"Les ONG travaillant en Amazonie n'utilisent pas de feu. Au contraire, elles encouragent les communauté rurales à éviter le feu", a déclaré Carlos Nobre.