La grève à EDF fait chuter de 9% la production d'électricité française... et ça va coûter cher

Par Reuters  |   |  317  mots
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Plusieurs centrales nucléaires et à gaz ont réduit la voilure, ce qui oblige EDF, pour empêcher des perturbations sur le marché français, à importer de l'électricité. La grève pourrait durer car, pour les syndicat, le projet de l'Élysée consiste ni plus ni moins en une vente à la découpe de l'entreprise publique, qui risque d'une part d'entraver l'atteinte des objectifs en matière climatique et d'autre part de renchérir le coût de ce bien de première nécessité.

Le mouvement de grève chez EDF contre le projet de restructuration du groupe public est entré jeudi dans sa seconde journée, se traduisant par une baisse de production de plusieurs centrales nucléaires et à gaz, montrent les données publiées par l'entreprise et par RTE.

Selon les chiffres d'EDF et de RTE, l'impact du mouvement social sur la production est d'un peu de plus de 5 gigawatts, soit 9% de la capacité totale, ce jeudi matin vers 08h00 (06h00 GMT).

Cette baisse ne devrait cependant entraîner aucune perturbation sur le réseau français d'électricité et n'affectera pas les ménages, même si une diminution de la production a un coût important pour EDF, obligé d'importer de l'électricité pour la compenser.

Pour les syndicats, l'Élysée va procéder à une "vente à la découpe"

Le projet de réorganisation Hercule, élaboré à l'initiative de Élysée, vise à partager EDF en une partie "bleue" renationalisée intégrant le nucléaire, les actifs hydrauliques, et le transport d'électricité (RTE) et une partie "verte" ouverte à des capitaux extérieurs qui agrégerait les énergies renouvelables (éolien et solaire), le commerce, le réseau de distribution Enedis et les services à l'énergie Dalkia.

L'interfédérale des syndicats CGT, CFDT, FO et CFE-CGC, à l'origine de cet appel à la grève sur deux jours, est "convaincue que ce n'est pas en vendant EDF 'à la découpe' que l'on dessinera l'avenir du service public de l'électricité, bien de première nécessité et clef du défi climatique".

Elle estime dans un communiqué publié jeudi que "l'avenir d'EDF et de ses salariés, c'est avant tout une question de projet industriel, de capacité à investir mais aussi d'ambition sociétale autour d'un service public de l'électricité plus que jamais d'actualité pour répondre à l'impératif climatique et à l'intérêt général".