La Malaisie retourne des milliers de tonnes de déchets à l'envoyeur (France, États-Unis...)

Par Reuters  |   |  312  mots
Les déchets s'empilent dans cette décharge à ciel ouvert devant une usine de recyclage illégale à Jenjarom, dans le district de Kuala Langat. Dans ce district, au sud-ouest de la capitale Kuala Lumpur, les autorités ont trouvé 41 usines illégales, dont beaucoup gérées par des sociétés chinoises. Une trentaine ont été fermées ces trois derniers mois après des plaintes de résidents (air toxique à cause de la combustion sauvage des déchets plastiques, etc.) (Crédits : Lai Seng Sin)
La Chine ayant décidé de refuser les arrivages de déchets plastiques l'an dernier, les flux d'ordures des pays développés se sont dirigés vers la Malaise qui a vu apparaître nombre d'usines de recyclage illégales avec leurs conséquences néfastes pour l'environnement et les riverains. Et les autorités malaisiennes ont décidé de mener la contre-attaque. Quatorze pays sont concernés par ces retours à l'envoyeur, dont les États-Unis, le Japon, la France, l'Espagne, le Canada, l'Australie, le Royaume-Uni... Quatorze pays dont la Malaisie a choisi de rendre public un comportement à l'opposé des principes de l'économie circulaire.

La Malaisie va renvoyer 3.000 tonnes de déchets plastiques dans leurs pays d'origine, notamment en France et aux États-Unis, a annoncé mardi la ministre de l'Environnement.

La Chine ayant décidé de refuser les arrivages de déchets plastiques l'an dernier, la Malaisie a pris le relais et des usines de recyclage ont vu le jour par dizaines. Beaucoup fonctionnent sans licence d'exploitation avec des conséquences néfastes pour les riverains.

Le plastique impropre au recyclage est brûlé, ce qui libère des produits chimiques toxiques dans l'atmosphère, ou bien il finit dans des centres d'enfouissement, ce qui peut contaminer le sol et les nappes phréatiques.

Dans ce contexte, 60 conteneurs d'ordures importés illégalement seront retournés à l'envoyeur, a déclaré mardi à la presse la ministre malaisienne de l'Énergie, de la Technologie, de la Science, de l'Environnement et du Changement climatique, Yeo Bee Yin.

"Ces conteneurs ont été introduits illégalement dans le pays avec de fausses déclarations entre autres infractions, en violation patente de notre législation sur l'environnement", a déclaré la ministre après une visite à Port Klang, dans la banlieue de la capitale, Kuala Lumpur.

14 pays concernés par ces retours à l'envoyeur

"Nous demandons instamment aux pays développés de revoir leur gestion des déchets plastiques et de cesser d'expédier des déchets vers les pays en développement", a-t-elle ajouté.

Quatorze pays sont concernés par ces retours à l'envoyeur, notamment les États-Unis, le Japon, la France, le Canada, l'Australie et la Grande-Bretagne. Cinq conteneurs de déchets plastiques contaminés ont été renvoyés à l'Espagne.

Les Philippines, qui ont le même problème, ont décidé la semaine dernière de faire appel à une société de transport maritime privée pour renvoyer 69 conteneurs de déchets au Canada qui tardait à reprendre une cargaison illégale.