Nord Stream 2 : la Pologne inflige une amende de 6,5 milliards d'euros au russe Gazprom

Par Agnieszka Barteczko avec Oksana Kobzeva à Moscou, Reuters  |   |  264  mots
La construction du gazoduc, d'une longueur totale de 1.230 kilomètres, est pratiquement achevée; seul un tronçon de 120 km dans les eaux danoises reste à assembler. (Crédits : HANNIBAL HANSCHKE)
La Pologne considère Nord Stream 2 comme une menace pour la sécurité de l'approvisionnement énergétique européen. Gazprom est le chef de file de Nord Stream 2 mais la moitié des financements est apportée par les allemands Uniper et Wintershall, l'anglo-néerlandais Shell, l'autrichien OMV et le français Engie.

L'autorité de la concurrence polonaise a infligé mercredi au géant russe Gazprom une amende de plus de 29 milliards de zlotys (6,46 milliards d'euros) pour avoir construit le gazoduc Nord Stream 2 sans son accord.

L'UOKiK a également sanctionné cinq autres sociétés parties prenantes du financement de ce projet de près de 10 milliards d'euros qui vise à doubler les capacités d'exportation de gaz russe via la mer Baltique.

Des amendes à prévoir pour Uniper, Wintershall, Shell, OMV et le français Engie ?

Gazprom est le chef de file de Nord Stream 2 mais la moitié des financements est apportée par les allemands Uniper et Wintershall, l'anglo-néerlandais Shell, l'autrichien OMV et le français Engie.

Le groupe russe a annoncé son intention de faire appel de l'amende, assurant n'enfreindre aucune règle antitrust polonaise.

Des sanctions américaines ralentissent aussi le projet

La Pologne considère Nord Stream 2 comme une menace pour la sécurité de l'approvisionnement énergétique européen.

"L'achèvement de ce projet d'investissement augmente la dépendance économique envers le gaz russe, pas seulement dans le cas de la Pologne mais aussi d'autres Etats européens", a déclaré Tomasz Chrostny, le président de l'UOKiK.

La construction du gazoduc, d'une longueur totale de 1.230 kilomètres, est pratiquement achevée; seul un tronçon de 120 km dans les eaux danoises reste à assembler.

Les travaux ont été interrompus en décembre dernier, le groupe helvético-néerlandais Allseas, spécialisé dans les travaux sous-marins, ayant suspendu ses activités sur le projet en raison de sanctions prises par les États-Unis.