Acier : la Maison Blanche réexamine une clause protectionniste de son plan de relance

Par latribune.fr  |   |  416  mots
Une mesure du relance de relance voté mercredi à la Chambre des représentants interdit l'achat de fer ou d'acier étranger pour les projets d'infrastructures financés par ce plan. La Maison Blanche a indiqué ce vendredi qu'elle allait réexaminer la question.

L'administration américaine pourrait faire marche arrière devant le tollé suscité dans le monde par une mesure du plan de relance de 825 milliards de dollars, préparé par les équipes de Barack Obama et voté ce mercredi par la Chambre des représentants. Cette mesure, noyée dans un texte de 650 pages, interdit l'achat de fer ou d'acier étranger pour les projets d'infrastructures financés par le plan de relance, sauf si l'offre d'acier américain ne suffit pas, ou que son prix augmente la facture finale du projet de plus de 25%.

"L'administration est en train de réexaminer cette clause", a ainsi indiqué ce vendredi le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, sans préjuger du résultat de ce réexamen. Peu avant, la Chambre du commerce américaine s'était prononcée contre cette disposition, indiquant qu'elle retarderait le démarrage des grands projets industriels, qu'elle enverrait un mauvais signal et surtout qu'elle entraînerait des représailles de la part des partenaires commerciaux des Etats-Unis.

De fait, le sous-secrétaire italien au Commerce extérieur, Adolfo Urso, a réclamé la préparation d'une plainte devant l'OMC, expliquant que cette disposition "viole ouvertement les lois du libre échange et les règles fondamentales de l'OMC". La secrétaire d'Etat française au commerce extérieur Anne-Marie Idrac a trouvé de son côté "extrêmement préoccupant que l'un des premiers actes de la nouvelle administration Obama puisse être une mesure clairement protectionniste et de distorsion de la concurrence".

Stephen Harper, le Premier ministre du Canada, principal partenaire commercial des Etats-Unis, a appelé son voisin à "éviter le protectionnisme dans le ralentissement mondial". Reste à savoir si Barack Obama prendra le risque de décevoir les sidérurgistes américains, qui avaient réclamé la mise en place d'une préférence nationale pour faire face à l'effondrement de leurs deux marchés traditionnels que sont la construction et l'automobile. D'autant plus que cette disposition est bien entendu applaudie par les syndicats du secteur.

La décision de la Maison Blanche sera en outre particulièrement surveillée alors que le Sénat américain, qui examinera la semaine prochaine sa propre version du plan de relance, pourrait aller encore plus loin que la Chambre des représentants en étendant les secteurs qui seraient protégés. L'objectif est d'éviter que les dépenses engagées par l'Etat ne profitent à d'autres pays mais en priorité à l'économie et aux travailleurs américains.