Extraction illégale de minerai : Glencore dément les accusations des ONG

Dans un rapport, deux ONG suisses reprochent au géant des matières premières des activités d'extraction illégale de minerai en République démocratique du Congo. Glencore indique que ses accusations sont "sans fondement" alors que les deux associations expliquent avoir enquêté pendant plus de six mois sur les activités du groupe dans le pays.
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Glencore a démenti lundi des accusations d'ONG helvétiques affirmant que le géant suisse des matières premières se fournissait en minerai extrait illégalement dans une de ses mines en République démocratique du Congo (RDC). "Glencore n'est aucunement impliqué dans l'exploitation artisanale de mines en RDC", a réagi un porte-parole de Glencore interrogé par l'AFP.

Le géant des matières premières, dont le siège est à Baar dans le centre de la Suisse, a indiqué que les accusations des organisations non gouvernementales (ONG) étaient "sans fondement" et qu'il "réfute les accusations de méfaits" évoquées par les associations "Pain pour le prochain" et "Action de Carême". Dans un rapport, les deux ONG expliquent avoir enquêté pendant plus de six mois avec des associations congolaises sur les activités de Glencore dans ce pays africain, riche en minerais.

Les organisations pointent du doigt la mine à ciel ouvert de Tilwezembe, au Katanga. Ce site est une concession de la société Kamoto Copper Company, elle-même une coentreprise de Katanga qui appartient à 75,2% à Glencore. L'activité y a été suspendue en 2008 et depuis le site "grouille d'activité et plus de 1.600 mineurs artisanaux extraient le cuivre et le cobalt des sous-sols, sous le contrôle du négociant libanais Misa Mining", expliquent les organisations dans leur rapport.

Dans cette mine, située dans le sud du pays, "près de 700 creuseurs (...) sont des mineurs ou enfants" et "les conditions de travail et de vie sont d'une extrême précarité" avec des puits sans structure de sécurité, poursuivent les ONG. Ces dernières déplorent également les mauvaises conditions d'hygiène et de santé.

Selon Glencore, qui insiste ne "pas du tout" être impliqué dans les activités sur place, le site a été envahi courant 2010 par des mineurs artisanaux. "Nous sommes en discussion avec le gouvernement (...) et nous avons demandé aux autorités de nous aider pour évacuer ces mineurs", a poursuivi le groupe. Glencore s'est dit extrêmement prudent en raison de mauvaises expériences vécues par d'autres sociétés, où des tentatives d'évacuation des mineurs se sont soldées par des violences et des morts.

Le rapport reproche également à Glencore de se fournir auprès de ces mineurs artisanaux. Sa filiale Mopani en Zambie se procure le minerai via deux intermédiaires libanais, Misa Mining et Groupe Bazano, qui bénéficient d'un monopole et sous-payent les mineurs artisanaux, affirment les ONG. Glencore a contesté ces affirmations, précisant qu'un système d'étiquetage et de scellés permettait de s'assurer que Mopani ne reçoit que du concentré de minerai de ses filiales Katanga et Mutanda.

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