Les autorités algériennes se réconcilient avec Lafarge

Lafarge construira deux nouvelles cimenteries en Algérie en partenariat avec un groupe privé local Sagremac. Ces projets permettent au groupe français de renforcer ses positions sur le marché algérien et de se réconcilier avec le gouvernement algérien
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Après quatre longues années de brouille, Alger a enfin réhabilité Lafarge. Le groupe français a récemment obtenu les autorisations pour réaliser deux cimenteries de 2 millions de tonnes par an chacune en partenariat avec le groupe privé algérien Sagremac... qui lui abandonne le saoudien Swicorp. La première cimenterie sera construite à Biskra dans le sud-est de l'Algérie pour 400 millions de dollars et la seconde à Sigus près de Constantine (Est) pour le même investissement.

Initialement, Sagremac devait construire la cimenterie de Biskra avec Swicorp et Lafarge celle de Sigus avec le groupe public GICA (ciments d'Algérie). Le groupe algérien a rompu son contrat avec Swicorp qu'il accuse d'avoir tenu des "propos injurieux" envers l'Algérie, et s'est donc tourné vers Lafarge, selon des documents officiels publiés par le quotidien électronique algérien TSA. Au même temps, GICA laisse sa place dans le capital de la cimenterie de Sigus à Sagremac. L'accord avec Lafarge s'inscrit parfaitement dans les règles algériennes, selon lesquelles les investisseurs étrangers ne peuvent pas détenir la majorité d'un projet. Ce qui  oblige les groupes locaux à prendre au moins 51 % du capital dans les projets d'investissement impliquant des étrangers.

Colère d'Alger

En acceptant ce partenariat, Alger met fin à la brouille de quatre ans avec Lafarge. Le grouope tricolore avait provoqué la colère d'Alger à la suite de l'acquisition de deux cimenteries locales du groupe égyptien Orascom Cement en 2008. Une opération conclue à l'insu des autorités algériennes. Le gouvernement algérien n'avait pas apprécié l'intrusion sur son marché du groupe tricolore avec qui il entretenait déjà des relations difficiles. Durant trois ans, entre fin 2008 et 2011, Lafarge a vu tous ses projets d'extension en Algérie dans le ciment, le plâtre et les agrégats et le béton, quasiment gelés.

Le partenariat Lafarge-Sagremac permet au groupe tricolore de renforcer ses positions sur le marché local du ciment, très juteux en raison de la forte demande provenant du bâtiment (2 millions de logements en projet) et des grands chantiers d'infrastructures de base (tramway, autoroutes, barrages, métro, etc ). Lafarge Algérie produit actuellement 8 millions de tonnes par an de ciment alors que la production des cimenteries publiques s'élève à 12 millions de tonnes. L'Algérie est souvent confrontée à des flambées de prix et des pénuries de ce matériau de construction.

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