Glencore rachète une mine de charbon mais dit pouvoir tenir ses engagements pour le climat

Par latribune.fr  |   |  376  mots
La mine de Cerrejón, en Colombie, est l'une des plus importantes du monde. (Crédits : Creative commons)
"Vendre nos actifs dans les combustibles fossiles et en faire le problème de quelqu'un d'autre n'est pas la solution et ne réduira pas les émissions absolues", a justifié le géant suisse du négoce. Malgré cet investissement réalisé en Colombie, et estimé autour de 588 millions de dollars, le groupe maintient ses engagements pour le climat.

La plus grande mine de charbon à ciel ouvert d'Amérique latine, Cerrejón en Colombie, va changer de propriétaire. Le géant suisse du négoce des matières premières Glencore va racheter les parts de BHP et Anglo American dans leur co-entreprise (33,3% chacun), à l'heure où ses concurrents accélèrent leur sortie du charbon. Ainsi, le cédant Anglo American affirme dans un communiqué que cette cession marque la dernière étape de sa transition dans sa stratégie de sortie du charbon.

Glencore n'a pas tout à fait la même vision. Le groupe suisse, qui devrait débourser environ 588 millions de dollars pour cette acquisition, estime qu'il est possible d'exploiter ce site tout en tenant ses engagements climatiques globaux. Et à priori, de continuer à faire du profit, puisque le négociant estime que son investissement sera rentable en "moins de 2 ans". Le volume d'extraction de charbon devrait diminuer sur ce site à partir de 2030.

"Vendre nos actifs dans les combustibles fossiles et en faire le problème de quelqu'un d'autre n'est pas la solution et ne réduira pas les émissions absolues", a argumenté Ivan Glasenberg, son directeur général cité dans le communiqué.

"Nous sommes confiants dans le fait que nous pouvons gérer le déclin de notre portefeuille de combustibles fossiles de manière responsable", a-t-il poursuivi, et "cohérente" avec les objectifs de l'accord de Paris.

145 millions de tonnes par an maximum

Glencore avait annoncé en février 2019 qu'il allait limiter sa production annuelle de charbon aux 145 millions de tonnes qu'il compte extraire en 2019 (contre 129 millions de tonnes en 2018), avant d'envisager une réduction des volumes à compter de 2022-2023, au fil de la déplétion de ses gisements en Australie, en Afrique du Sud et en Colombie. La promesse a été tenue en 2020, mais beaucoup d'analystes s'interrogent sur les ressors précis de cette baisse d'extraction annuelle : la baisse d'activité économique liée à la crise du Covid n'aurait-elle pas permis d'atteindre ces chiffres ?

En 2020, la Colombie a produit 48,4 millions de tonnes de charbon, selon l'Agence nationale des mines (ANM), organisme public. La Colombie est le cinquième plus grand exportateur de charbon au monde.

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(avec AFP)