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GEPS Techno, mise sur le mix des énergies marines

Basée à Saint-Nazaire, l’entreprise GEPS Techno travaille, depuis cinq ans, à exploiter les quatre énergies renouvelables que l’on trouve en mer : l’éolien, le solaire, l’hydrolien et la force houlomotrice (énergie des vagues). Une première à l’échelle mondiale.
PH4S : l'outil de l'avenir hybride

« En mélangeant les quatre énergies marines, les problèmes d'intermittence n'existent plus », annonce Jean-Luc Longeroche, président de GEPS Techno. Si en théorie l'idée est séduisante, en pratique, elle nécessite des savoir-faire et des technologies encore peu développés. C'est sur ce créneau que travaille GEPS Techno, fondée il y a cinq ans par Jean-Luc Longeroche et Philippe Magaldi. Elle emploie aujourd'hui quatorze personnes.

Ils ont commencé par travailler sur l'énergie houlomotrice, qui exploite l'énergie des vagues : « Il existe entre 150 et 200 technologies dans le monde pour l'exploiter, mais aucune n'est mature à l'échelle commerciale », affirme Jean-Luc Longeroche. Après quatre années de recherches et de prototypes, GEPS Techno a lancé ses plateformes de petite production : l'Octopusea et la Wavepearl.

Ces îlots flottants jaune vif, de trois à quatre mètres de diamètre, peuvent produire quelques dizaines watts en mixant les énergies des vagues et du soleil. Grâce à ce système alternant deux énergies, les batteries sont réduites : une plateforme abrite deux batteries de 15 kg contre une tonne sur une bouée photovoltaïque classique. La première plateforme commercialisée a été vendue à l'Ifremer est en service depuis mai 2015. Les clients ciblés sont « des entreprises de mesures en mer ou des instituts de recherches qui ont besoin de puissances de plus de 10 watts  car c'est que produisent déjà les bouées qui ne fonctionnent qu'avec du solaire », détaille le président de GEPS Techno.

Le M-Liner, géant des mers

Le projet phare de GEPS Techno reste le MLiner. Un flotteur géant exploitant les quatre énergies renouvelables marines.  « Ce projet est élaboré avec la conviction que l'avenir sera hybride », annonce Jean-Luc Longeroche.

En 2015, le prototype PH4S a été mis à l'eau, une sorte de « bébé MLiner », équipé d'une éolienne et d'une hydrolienne. « Le PH4S coûte deux fois plus cher qu'une installation avec deux ressources mais produit dix fois plus », constate le représentant de l'entreprise. Ce prototype visait avant tout à prouver la faisabilité du projet dans des conditions réelles de pleine mer.

Selon le fondateur de GEPS Techno il existe « trois à quatre projets sur l'hybride en mer dans le monde mais uniquement basés sur deux sources d'énergie, jamais les quatre ». En effet, plus les types d'énergie exploités sont nombreux, plus les traitements sont différents et complexes. « Dès que l'on mélange les énergies, il est difficile de dimensionner la chaîne de conversion électrique, donc beaucoup de gens pensent que ce n'est pas rentable », explique-t-il.

Après un an de test, GEPS Techno a pu prouver que « les pertes de rendements sont largement compensées par le mix énergétique qui propose des ressources tout le temps ». Si la production d'énergies renouvelables peut être instable, il existe des facteurs immuables : il n'y a pas de soleil la nuit, le courant marin connaît une inversion toutes les six heures, les tempêtes alimentent l'énergie houlomotrice...

Il peut ainsi y avoir des périodes où les quatre énergies alimentent le système en même temps et d'autres où la production est très basse. « Mais on n'atteint jamais 0%, il y a toujours un minimum de production », assure Jean-Luc Longeroche. Sur le prototype PH4S, l'énergie des vagues domine le mix énergétique (60%) mais, bien entendu, cette proportion varie selon l'emplacement de la structure.

Prochaine étape, le vrai M-Liner. « On est en train de préparer le premier démonstrateur M-Liner, aux alentours de 1 MW de puissance, avec un objectif de mise à l'eau avant 2020 » annonce l'ingénieur. Le projet intermédiaire le plus concret : des plateformes plus grandes (10 mètres de diamètre), exploitant la houle et le soleil pour produire jusqu'à 150 kW. « Il s'agit de la brique houlomotrice moyenne puissance du MLiner », se réjouit-il. Cette plateforme serait capable d'alimenter une ferme aquacole, l'outillage pour la construction d'une plateforme pétrolière, une base scientifique, des hôtels sur une île... Tout un marché à développer, d'autant que la concurrence dans les énergies renouvelables est moins structurée sur la mer que sur terre.

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