Avec 13,6 GW de puissance installée fin 2017, le parc éolien représente près de 30% de la production d'énergie renouvelable française, loin devant le secteur photovoltaïque. Dans ce segment de la production, la société fondée en 2008 par Roy Mahfouz fait figure de défricheur : « Avant de créer H2air, nous avions déjà l'expérience de l'éolien. Nous avons choisi ce domaine parce que nous avions la conviction qu'il s'agissait d'une solution d'avenir pour changer notre mode de production. »

Respecter l'identité des territoires

En quelques années, le groupe H2air s'est imposé comme l'un des acteurs majeurs dans le développement et l'exploitation de parcs éoliens. Scindée en deux filiales (H2air PX, chargée de la construction des projets, et H2air GT, dédiée à la gestion administrative et technique des parcs), la société intervient à toutes les étapes du processus. On lui doit notamment le 3e plus grand parc français, Seine-Rive-Gauche Nord (Aube), où 30 éoliennes produisent chaque année environ 183 000 MWh d'électricité. Le tout, en gardant son statut d'indépendant.

Pour mener à bien ces projets de grande envergure et vaincre certaines réticences, H2air applique une méthode qui a fait ses preuves : « Nous avons la conviction qu'il faut sortir des énergies fossiles, mais aussi qu'il faut, pour chaque site, respecter les acteurs du territoire concerné. On privilégie donc la concertation pour expliquer notre travail et fédérer autour », explique Roy Mahfouz. Le résultat est probant : en 2018, 200 000 foyers sont alimentés en électricité par H2air.

Une ouverture vers le photovoltaïque

Au mois de mars, la société a fêté à Amiens ses dix ans par une étape symbolique. H2air fait en effet partie des 22 lauréats du premier appel d'offres éolien terrestre lancé par le Ministère de l'écologie et construira donc, d'ici à la fin 2019, un nouveau parc de 10 éoliennes de 250 mètres, dans la Somme, pour une puissance installée de 33 MW.

Ce projet en appelle d'autres, sur des segments plus variés. « Notre savoir-faire dans le domaine des énergies renouvelables nous amène aujourd'hui à nous positionner dans le secteur du photovoltaïque », poursuit Roy Mahfouz. Et l'éolien offshore ? « C'est un dossier que nous étudions, mais pour cela, il va travailler avec des acteurs plus importants. Aujourd'hui, cette structure proche d'une PME garantit notre flexibilité, nous n'avons donc pas vocation à porter seuls de tels projets. »

Commencée à six, l'aventure d'H2air se poursuit en 2018 avec une quarantaine de salariés. Le groupe a déjà construit 200 MW sur les 450 MW autorisés ou en instruction, tandis que 1,5 GW est en développement.