Les entrepreneurs de la génération Y, encore plus ambitieux que leurs aînés

Les "millennipreneurs", nouvelle catégorie d'entrepreneurs issus de la génération du millénaire, créent en moyenne 7,7 sociétés, contre 3,5 pour celle des "baby-boomers", d’après une étude publiée ce jeudi 5 novembre par BNP Paribas Wealth Management.
Christine Lejoux
Les « millennipreneurs » ont 27,7 ans, en moyenne, lorsqu’ils fondent leur première société, contre 35,3 ans pour les baby-boomers. Crédit : Ask Media.

La nouvelle génération d'entrepreneurs est celle de tous les superlatifs. Les chefs d'entreprise nés entre 1980 et 1995 - la fameuse génération Y - fondent leur première société à un âge plus tendre que leurs aînés, réalisent davantage de chiffre d'affaires et créent plus d'emplois que la précédente génération d'entrepreneurs, celle des baby-boomers, aujourd'hui âgés de plus de 50 ans. Telles sont les conclusions d'une étude publiée ce jeudi 5 novembre par BNP Paribas Wealth Management, la division de banque privée du groupe bancaire français.

Qui dit banque privée dit gestion de fortune, c'est pourquoi l'étude, réalisée par le cabinet Scorpio Partnership dans 18 pays d'Europe, d'Amérique et d'Asie, ne porte pas sur des entrepreneurs « lambda », mais sur 2.600 individus fortunés, voire très fortunés, dotés d'un patrimoine total de l'ordre de 17 milliards de dollars.

Une génération plus précoce (ou plus pressée) en tout

Dans le détail, les « millennipreneurs » - comprendre, les entrepreneurs issus de la génération du millénaire - ont 27,7 ans, en moyenne, lorsqu'ils fondent leur première société. Alors que les baby-boomers avaient la trentaine bien tassée au moment de la création de leur première entreprise, avec un âge moyen de 35,3 ans.

Non contents de devenir leur propre patron plus tôt que leurs aînés, les « digital natives » sont en outre plus prolifiques, puisqu'ils accouchent en moyenne de 7,7 sociétés, contre 3,5 pour les baby-boomers.

Autre supériorité de la « Net génération » sur la précédente, le chiffre d'affaires des sociétés créées par les « millennials» est supérieur de 43% à celui des entreprises portées sur les fonts baptismaux par les baby-boomers. Et encore, il ne s'agit là que d'une moyenne, les « millennipreneurs » américains revendiquant par exemple un chiffre d'affaires supérieur de...318% à celui des baby-boomers.

Leurs parents ont souvent essuyé les plâtres de la création d'entreprise

Leurs perspectives de résultats sont à l'avenant : les entrepreneurs issus de la génération Y tablent en moyenne sur une marge bénéficiaire de 32,6% pour 2015, contre 27,5% pour les baby-boomers. Mieux encore, les sociétés créées par les « millennipreneurs » emploient en moyenne 122,2 personnes, contre 29,9 seulement pour celles de leurs aînés.

« Cet écart résulte du chiffre d'affaires plus important réalisé par les millennipreneurs, ainsi que des secteurs d'activité privilégiés par ces derniers, comme les nouvelles technologies et les services financiers, particulièrement gourmands en main-d'œuvre », explique Sebastian Dovey, fondateur de Scorpio Partnership.

Mais, plus largement, pourquoi les jeunes entrepreneurs d'aujourd'hui sont-ils « plus tout » que ceux des années 1970 et 1980 ?

« Ils sont plus ambitieux, ils veulent aller plus vite et saisissent mieux les opportunités qui s'offrent à eux », analyse Sebastian Dovey.

Autre explication possible, ces enfants du millénaire bénéficient de l'expérience de leurs aînés, justement. Ils sont moins d'un quart (22% exactement) à être la première génération d'entrepreneurs au sein de leur famille, alors que plus d'un baby-boomer sur deux (54%) est le premier chef d'entreprise de sa dynastie. Autrement dit, Papa (ou Maman) a essuyé les plâtres, et permis à nombre de « millennipreneurs » de baigner dans le monde de l'entreprise depuis leur plus jeune âge.

Une clientèle choyée par la banque

Ces jeunes patrons prometteurs identifiés par BNP Paribas Wealth Management, qui cumulent 5,6 milliards de dollars de patrimoine, il s'agit bien évidemment de les choyer, pour la banque. Cette dernière leur propose par exemple des produits de capital-investissement et d'investissement socialement responsable (ISR), particulièrement en vogue auprès de cette génération d'entrepreneurs.

« Leur intérêt pour l'ISR est lié à leur mode de vie. Quant à leur appétence pour le capital-investissement, elle résulte de leur goût pour la prise de risque », décrypte Vincent Lecomte, co-président de BNP Paribas Wealth Management.

La division de banque privée de BNP Paribas dispose également d'un programme pédagogique baptisé « Next Generation », destiné à aider les enfants de ses riches clients à se familiariser avec la gestion de fortune, nombre d'entre eux étant appelés à prendre la suite de leurs parents à la tête de l'entreprise familiale.

Depuis quelques mois, émergence des « digital natives » oblige, ce programme s'est enrichi d'une application mobile « Next Gen App », afin, notamment, de permettre à ces futurs patrons de se connecter les uns aux autres. Car, en 2015 comme en 1980, le réseautage demeure un facteur-clé de succès pour développer une entreprise.

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Christine Lejoux

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Commentaires 3
à écrit le 05/11/2015 à 13:04
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C'est surtout qu'ils ont compris qu'en dehors de la création d'entreprise, c'est maintenant ou le chômage ou le CDD mal payé sans aucune garantie sous les ordres de dirigeants stupides et d'actionnaire cupides ! En fait, ils ont surtout de moins en m...

à écrit le 05/11/2015 à 13:02
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La logique voudrait que chaque génération soit dans une meilleure situation que la précédente. Je dis "voudrait" parce que sur le terrain, on rencontre beaucoup plus d'incapables avec un bac +2 qui ne vaut rien, mais qui jalousent leurs parents et pr...

à écrit le 05/11/2015 à 11:00
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chez les Y y a a boire et a manger! ils sont tous tres ambitieux et veulent bcp d'argent apres, ya ceux qui se sortent les doigts ( et ne restent pas forcement en france!!!) et ceux qui ont une foret de platanes au milieu de la main, foret a la mes...

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