La Camif dépose son bilan

Par latribune.fr  |   |  531  mots
Camif Particuliers (780 salariés), puis Camif SA (200 salariés), la coopérative qui est la maison mère historique et qui détient 34% de Camif Particuliers, ont successivement annoncé leur dépôt de bilan.

La vente par correspondance traverse une passe bien difficile. La Redoute a annoncé en début de semaine qu'elle allait devoir supprimer près de 15% de ses effectifs, jeudi c'est au tour de la Camif - fondé au lendemain de la guerre pour permettre aux enseignants de s'équiper - de se déclarer en cessation de paiement. Camif Particuliers (780 salariés), puis Camif SA (200 salariés), la coopérative qui est la maison mère historique et qui détient 34% de Camif Particuliers, ont en effet successivement annoncé leur dépôt de bilan.
 

L'avenir des deux sociétés, dont le siège social est à Chauray, aux portes de Niort, dépend désormais du tribunal de commerce de Niort. Celui-ci fera connaître sa décision en début de semaine prochaine: soit le redressement judiciaire avec poursuite d'activités, soit la liquidation judiciaire. Mais le président de Camif Particuliers Pierre Jullien ne s'est pas montré optimiste sur le sort de cette société, également détenue à 66% par le fonds Osiris Partners depuis décembre 2007.
 

Avant la décision du tribunal, les syndicats du groupe appellent à une manifestation dans les rues de la ville samedi matin. A partir de jeudi, les magasins du groupe sont fermés pour quatre jours à fin d'inventaire, précise un communiqué du groupe. Depuis 1995, 740 postes ont déjà été supprimés à la Camif par le biais de trois plans sociaux. Fin août, le groupe avait annoncé 509 suppressions de postes dont 365 chez Camif Particuliers et 144 chez Camif SA, sur un total de près de 1.400 personnes.
 

Dans un communiqué, Camif Particuliers a attribué sa défaillance à des "tensions de trésorerie", conjuguées à la crise économique. De son côté, Camif SA s'est déclarée également "en cessation de paiement avec demande d'une poursuite d'activité", a expliqué à la presse jeudi à Niort Louis Mallet, son président.
Cette dernière "propose un plan d'équilibre pour 2009 et 2010 au tribunal de commerce", a précisé Louis Mallet. La société devrait poursuivre son activité, au contraire vraisemblablement de sa principale filiale, selon les syndicats. Camif SA a plusieurs autres filiales -Camif Collectivités, Camif Habitat, Romactis, Léon Fargues. 

La présidente PS du Conseil régional de Poitou-Charentes Ségolène Royal a "demandé au gouvernement de débloquer en urgence" des moyens financiers.
"Le Président de la République vient d'annoncer 175 milliards d'euros d'investissements publics dans les entreprises après avoir présenté un plan de 360 milliards d'euros pour renflouer et garantir les banques (...). Les salariés de la Camif et leurs familles méritent tout autant la solidarité de l'Etat", indique-t-elle dans un communiqué.

Louis Mallet a déclaré ce vendredi : "il y a eu des contacts importants avec une dizaine de partenaires potentiels, des fonds (d'investissement) des industriels. Ces contacts ont eu lieu en France et à l'étranger. Jusqu'où sont allées ces discussions, je ne peux pas le dire".

Ces deux cessations d'activité interviennent 48 heures après l'annonce par La Redoute de son intention de supprimer 672 emplois d'ici à quatre ans, dans le cadre d'un "plan de relance" face au "déclin de la vente par correspondance traditionnelle".