Arcandor : les chances s'amenuisent pour l'octroi d'une aide publique

La Commission européenne a estimé ce mercredi que le distributeur allemand en grandes difficultés ne correspondait pas aux critères pour bénéficier du fonds de soutien du gouvernement allemand.

Arcandor pourra-t-il bénéficer de l'aide du gouvernement allemand ? C'est le débat qui fait rage en ce moment autour du distributeur allemand. Le groupe, propriétaire du groupe de voyages Thomas Cook ainsi que des grands magasins Karstadt, est en grandes difficultés. Il a même prévenu qu'il risquait de se trouver en cessation de paiement dans les jours à venir s'il n'obtenait pas des garanties de prêt de la part du gouvernement allemand.

Or, ses chances d'obtenir une aide publique se sont amenuisées ce mercredi après que la Commission européenne a déclaré que le distributeur ne pouvait prétendre à l'octroi d'un soutien dans le cadre du plan anti-crise mis en place par Berlin. Le gouvernement allemand a en effet  mis sur pieds un fonds de 115 milliards d'euros destiné à fournir des aides provisoires aux groupes touchés par la crise financière. Mais pour bénéficier de ce fonds, les sociétés allemandes doivent prouver qu'elles étaient en bonne santé financière avant le 1er juillet 2008.

Ce mercredi, la Commission européenne a estimé dans une opinion préliminaire à Bruxelles qu'Arcandor était déjà en difficulté avant cette date, et que le groupe ne pouvait donc pas profiter de l'aide publique. "Sur la base des informations prémiminaires dont nous disposons, il apparaît qu'Arcandor était déjà en difficulté avant le 1er juillet et qu'il ne répondrait pas aux critères d'éligibilité à une aide d'Etat dans le cadre temporaire", a déclaré un porte-parole de l'exécutif communautaire.

L'opinion émise par la Commission devrait influencer dans une large mesure sur la décision que prendra le gouvernement allemand quand à l'octroi ou non de 650 millions d'euros de garanties publiques et d'un prêt de 200 millions d'euros de la part de la banque publique de développement. Le débat en tout cas fait rage dans la classe politique allemande entre les conservateurs, plutôt réticents à aider le groupe dont les déboires sont à leurs yeux la cause d'une mauvaise gestion, et les sociaux-démocrates, mieux disposés à l'endroit du groupe de distribution et de tourisme.

Néanmoins, en cas de refus par le gouvernement, une aide publique exceptionnelle reste toujours possible, mais ses conditions seraient plus sévères que dans le cadre du plan de soutien aux entreprises. Reste qu'un dépôt de bilan d'Arcandor ferait peser une menace sur les quelques 50.000 employés du groupe. Pas sûr que Berlin soit prêt à courir le risque d'un tel naufrage économique.
 

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