Grève chez Ikea : la direction veut revoir les syndicats lundi

Par latribune.fr  |   |  676  mots
Une réunion de négociation salariale, jeudi soir, n'a pas permis d'apaiser les tensions sociales. Du coup, une partie de ses magasins connaissent ce week-end des perturbations mais en nombre limité. La direction a proposé une réunion d'échange lundi matin, qui portera sur les différents sujets évoqués ces derniers jours.

Le géant suédois de la distribution de meubles, Ikea, connaît de fortes tensions sociales en France. Elles se sont déjà traduites par l'occupation de certains locaux et des grèves cette semaine. Une réunion de négociation salariale, jeudi soir, n'a pas permis de les apaiser. Du coup, une partie de ses magasins sont perturbés ce week-end par des grèves, des blocages voire de nouvelles occupations. La direction précise cependant ce samedi après-midi que seul le magasin de Franconville, en région parisienne, est fermé, que ses 25 autres magasins connaissent des "mouvements disparates" mais que la grève a cessé dans sept magasins : Brest, Nantes, Rennes, Saint-Etienne, Tours,Toulon et Vitrolles. Selon les syndicats, ce sont 23 magasins sur 26 qui ont été touchés par le mouvement. Le samedi et le dimanche sont des jours de très forte affluence dans les magasins Ikea.

Dans un communiqué publié dans la nuit de jeudi à vendredi, la direction souligne que "les ne?gociations salariales annuelles programme?es en 6 re?unions chez Ikea France se sont e?chelonne?es depuis fin octobre 2009 selon un calendrier valide? conjointement au cours de la premie?re re?union par la Direction et les organisations syndicales. Ces ne?gociations s'inscrivent dans un contexte de crise e?conomique dont les effets ont e?te? particulie?rement marque?s en 2009. L'impact sur le pouvoir d'achat a fait reculer le marche? du meuble de 3,4 % en 2009 (IPEA). Le chiffre d'affaires 2009 de Ikea France a stagne? a? pe?rime?tre comparable soit a? nombre de magasins constants. Depuis la rentre?e, la consommation reste atone. Une dernie?re re?union a e?te? organise?e ce jeudi 11 fe?vrier 2010 au cours de laquelle la direction de Ikea France a fait plusieurs nouvelles propositions aux organisations syndicales dans le sens des attentes exprime?es par celles-ci tout au long de la semaine. Parmi ces attentes, le souhait d'une augmentation de salaire collective. La proposition de la Direction ge?ne?rale porte ainsi sur l'augmentation moyenne des salaires de 2%. Cette augmentation est re?partie ainsi : pour les employe?s, augmentation collective de 1%, enveloppe d'augmentation individuelle moyenne : 1%, pour les agents de mai?trise et les cadres, enveloppe d'augmentation individuelle : 2 %. A cette proposition s'ajoute : - la revalorisation des salaires minima (entre 0,5 et 3% du salaire mensuel brut) qui concerne 50% des collaborateurs, la prime d'anciennete? (1% de prime en plus pour tous ceux qui ont entre 2 et 15 ans d'anciennete? dans l'entreprise) qui concerne 56% des employe?s et agents de mai?trise."

Ikea France souligne que "ces propositions garantissent une augmentation du pouvoir d'achat de l'ensemble des collaborateurs." Elle assure avoir "manifeste? tout au long de ces ne?gociations une e?coute et un dialogue actifs. Elle regrette que ces nouvelles propositions n'aient pas trouve? un e?cho favorable aupre?s des organisations syndicales qui appellent a? la gre?ve."

Ce mouvement social écorne la répiutation d'Ikea qui met volontiers en avant sa politique sociale : choix du temps de travail, 35 heures pour "plus de 80% des employe?s", RTT compensable en re?mune?ration pour les cadres, et politique de rémunération qui se veut "attractive" avec 13e?me mois, salaire minimum de 1464.57 euros mensuel brut pour 35 heures hebdomadaire soit + 8,9 % au dessus du SMIC mensuel (1343,8 euros brut) et 2 800 euros au dessus du SMIC annuel , prime d'anciennete?, prime annuelle de modulation du temps de travail, prime de participation aux be?ne?fices, prime d'inte?ressement (la direction assure que cela a représenté en moyenne ces dernières années 0,8 mois de salaire en intéressement et 1,2 mois en participation par an), mutuelle et restaurant d'entreprise à prix réduit. Mais après la crise économique qui a aussi touché les ventes de l'enseigne nordique en France, les syndicats réclament un effort supplémentaire.

Ce vendredi après-midi, la direction annonce qu'elle souhaite poursuivre le dialogue "dans un climat serein d'écoute et de responsabilité mutuelles". Elle a proposé une réunion d'échange lundi matin, qui portera sur les différents sujets évoqués ces derniers jours.