Carrefour permet à son tour aux internautes de récupérer eux-mêmes leur commande

Le marché des produits alimentaires vendus en ligne et récupérés par le client devrait peser 3% des ventes en 2015. Après Auchan et Leclerc, Carrefour s'y lance.
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C'est la ville de Nantes que Carrefour a choisie pour lancer son premier Drive en France début janvier, en toute confidentialité. Et ce n'est pas un hasard. Cette agglomération est connue pour ses prix les plus bas de France, et l'enseigne se frotte ici à la concurrence de quasiment tous les acteurs de ce nouveau mode de distribution de produits alimentaires. "Nantes compte deux Chronodrive du groupe Auchan, deux Leclerc Drive et un Intermarché Drive", observe Yannick Franc, senior consultant chez Kurt Salmon Associates.

Comme ses concurrents, Carrefour propose aux Nantais de commander leurs courses sur internet et, à leur convenance, de venir les retirer sur le parking de l'hypermarché. Le tout aux mêmes prix que ceux pratiqués dans son hypermarché. Son franchisé Guyenne et Gascogne va prochainement faire de même à Pau, à côté d'un Carrefour Market. Et Sogara, sa filiale à 50/50 avec Carrefour, créera deux drive à Bordeaux et Toulouse à côté de deux des trois hypermarchés qu'elle exploite dans chacune de ces deux villes.

"Adossé à un magasin, le concept du drive présente des coûts d'exploitation moins onéreux", rappelle Bertrand de Montesquiou, président de Guyenne & Gascogne. Mais le rendement d'un drive exploité en solo est plus important. Carrefour éprouve aussi cette formule à Tours depuis janvier. Contacté par "La Tribune", le distributeur n'a pas souhaité détailler son plan d'expansion pour ce concept jugé plus rentable qu'un hypermarché en raison de ses moindres charges en personnel.

Montée en puissance

Fin 2009, Carrefour avait pourtant déjà arrêté sa feuille de route : 85 ouvertures d'ici à 2013, dont 35 en solo. Mais, mobilisée par la relance de ses hypermarchés, l'enseigne a remisé ce projet. Et, depuis, ceux des concurrents ont fleuri. La bataille fait maintenant rage. Chaque enseigne cherche le meilleur emplacement, pour défendre sa part de marché ou en gagner sur les terres de son concurrent. Auchan, inventeur du drive-in des courses alimentaires, exploite déjà 28 Chronodrive et 30 Auchandrive. Il veut en ouvrir dix en 2011. Leclerc en revendique 65 aujourd'hui, qui représentent 2% de ses ventes. "En 2015, nous devrions en tirer 1,1 milliard d'euros, avec 400 drive", assurait récemment Michel-Edouard Leclerc.

Casino est lui aussi de la partie. "Le groupe ouvrira un drive en solo en septembre. Et, cette année, il équipera 30 de ses magasins", indique son porte-parole. Le groupe stéphanois est entré dans la course en 2009, à Toulouse, et 50% de ses 115 hypers français proposent déjà ce service. "Cela va devenir un canal de distribution important", conclut David Amelin, directeur associé du cabinet d'études Parabellum. "En 2015, les 500 drive, que la France pourrait compter, devraient peser 3% du marché de la distribution alimentaire", estime Yannick Franc.

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