Le "e-commerce" alerte le gouvernement contre les mesures envisagées par l'UE

La Fédération du "e-commerce" et de la vente à distance ne veut pas de la directive Droits des consommateurs édictée la semaine dernière par l'Union européenne. Les sites marchands auraient, entre autres, l'obligation de livrer dans toute l'Europe et de rembourser les frais de retour d'un produit.
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Le vote en première lecture jeudi 24 mars au parlement européen d'une proposition de directive consacrée aux droits de consommateurs soulève un tollé. Le Conseil du commerce de France y voit un frein au développement du e-commerce. La Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad) crie à la mise en danger du secteur. Et le lobby EuroCommerce qualifie ce vote de "désastreux".

Après deux ans de discussion, la parlement européen a voté, la semaine dernière, une directive censée renforcer la confiance des européens envers le commerce électronique, notamment lors d'achats transfrontaliers. Le texte précise que les livraisons devront être réalisées dans un délai de trente jours. Au delà, la vente sera annulée. Le texte offre aussi aux cyber-acheteurs un droit de rétractation de quatorze jours, au cours duquel ils pourront renvoyer tout produit d'une valeur supérieure à 40 euros. Et ce aux frais du vendeur.

Le texte doit être maintenant négocié par les Etats-membres en vue d'un accord définitif. Mais dores et déjà les fédérations en critiquent les conséquences. "Selon cette proposition de directive, les sites auront l'obligation de livrer dans toute l'Europe", souligne la Fevad. Cette contrainte risque de peser sur les PME qui, dès leur début, devront "prévoir un système de paiement en sept monnaies différentes, un système de traduction en vingt-cinq langues et des contrats de livraison dans vingt-sept pays", souligne-t-elle.

Le droit de rétractation inquiète tout autant. Il grèverait la santé financière des sites marchands obligés de prendre à leurs charges les frais de retour.

"Cette directive entraînera [...] la disparition de nombreuses boutiques en ligne, et en particulier, des nombreuses boutiques indépendantes qui n'ont pas la capacité financière pour assumer de tels frais", juge Isabelle Bordry, président de WebMediaGRoup, dans un communiqué. "Ces mesures vont entraîner une augmentation importante du nombre des retours, ce qui aura de lourdes conséquences financières pour les sites marchands", déplore Pixmania, site de vente en ligne.

La Fevad estime que cette disposition s'inspire de la réglementation en vigueur en Allemagne, pays où le taux de retour s'élève à près de 50% dans le secteur de l'habillement, contre 10 à 15% dans les autres pays.

La Fevad et le Conseil du commerce de France demandent au gouvernement français de ne pas soutenir le texte. Ils sollicitent les autorités européennes pour ouvrir une concertation avec les professionnels du secteur.

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Commentaires 10
à écrit le 12/04/2011 à 20:50
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Est-ce une blague ? le consommateur serait -il un pauvre être totalement dénué de responsabilités ? Pour moi, le vrai commerce c'est 50/50. Et non pas tout toujours à l'avantage du "pauvre" consommateur qui se croit pourtant déja tout permis alors qu...

à écrit le 08/04/2011 à 16:17
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c est une trés bonne chose , le retour de marchandise se fait dans tous les magasins ou presque .Le consommateur va se retrouver et les differences de prix seront moindre entre la vente par internet et les magasins.

le 12/04/2011 à 21:01
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Qd vs dites ça, vous intégrez le prix de l'essence et de l'entretien du véhicule pour le déplacement dans votre magasin ? Vous demandez le remboursement de votre essence qd vous retournez un produit chez Darty ?

à écrit le 01/04/2011 à 12:32
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!La première chose à faire serait de faire participer les utilisateurs vendeurs de la toile, à sa construction. les transporteurs routiers qui utilisent l'autoroute payent leur trajet, quid des cybervendeurs? ils squattent gratuitement la toile! e...

à écrit le 30/03/2011 à 15:23
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Si c'est si grave d'avoir un taux de retour élevé, comment expliquer que les plus grosses sociétés de vente en ligne soient allemandes? (Par exemple le groupe OTO, propriétaire entre autre de 3 Suisses)

le 12/04/2011 à 20:57
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Un taux de retour élevé ne pause aucun problème sur l'habillement tant les marge sont phénoménales. Rappelez vous les soldes : -70% Mais doit on mettre toutes les activités dans le même panier ?

à écrit le 30/03/2011 à 12:00
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Dans le textile des malins en vue d'une soirée font une commande, costume, robe... et après la soirée la retourne et se font rembourser... je connais une sté de vpc qui a abondonné le textile de ce fait... ce ne sont pas les entreprises de e-commerce...

à écrit le 30/03/2011 à 9:24
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Si je comprends bien, il suffira de ne pas donner suite à une commande qui pourrait avoir un risque de "coûter" plus chère qu'elle ne rapporterait afin qu'elle soit annulée dans les 30 jours ? pas très correct, c'est vrai, mais si la survie d'une pet...

à écrit le 30/03/2011 à 7:28
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le cybercommerce ou commerce en ligne, s'il vous plait.

à écrit le 29/03/2011 à 18:32
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C'est parfait que l'Europe tue l'ecommerce dans l'oeuf. Comme ca ils ne seront plus à une connerie près.

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