But cède les murs de 25 magasins pour 200 millions d'euros

Par Juliette Garnier  |   |  459  mots
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L'enseigne d'ameublement veut racheter des franchisés et relooker ses magasins.

But vient de signer une grosse opération financière. L'enseigne d'ameublement a cédé les murs de 25 de ses magasins en France. L'opération a été signée avec Shopping Property Fund 1. Cet organisme de placement collectif immobilier (OPCI) est un véhicule d'investissement détenu par BNP Paribas Reim. La Compagnie de Phalsbourg fait également partie des investisseurs. Le montant total de l'opération s'élève à 200 millions d'euros, d'après un porte-parole du fonds Colony Capital, actionnaire de But. « Cette cession nous accorde davantage de flexibilité financière », explique à « La Tribune » Régis Schultz, son PDG.

BNP Paribas Reim a signé des baux de long terme avec l'enseigne. La filiale de BNP Paribas vient de réaliser une opération analogue avec Metro en Italie. Pour un montant de 300 millions d'euros, le distributeur allemand lui a cédé les murs de 20 magasins situés dans le nord du pays. « BNP Paribas Reim concentre ses acquisitions sur des actifs fonciers qui génèrent des loyers à long terme », analyse son directeur général, Karl Delattre.

Endettement réduit à néant

Cette opération n'est pas destinée à financer la distribution de dividendes aux actionnaires de But, jure son PDG. Depuis son rachat en 2008, pour 550 millions d'euros, l'enseigne d'ameublement est détenue par Goldman Sachs, OpCapita et le fonds d'investissement Colony Capital. Ce dernier est connu pour pousser à la cession des surfaces foncières qu'exploitent les sociétés dans lesquelles il investit. Pour l'heure, Colony Capital n'y est pas parvenu chez Carrefour, distributeur dont il est actionnaire de référence aux côtés de Groupe Arnault depuis 2007. Mais il a réussi à imposer cette stratégie de valorisation chez Accor à plusieurs reprises et chez Buffalo Grill, en 2008, qui a cédé 128 restaurants à Klémurs. L'opération lui avait rapporté alors 300 millions d'euros.

Cette fois, But devrait consacrer ces 200 millions euros à son désendettement (1,05 milliard d'euros de chiffre d'affaires via 213 magasins), qui « sera ainsi quasiment réduit à néant. Cela nous permettra aussi de financer le rachat de magasins exploités en franchise », précise son PDG, Régis Schultz, qui s'agace des « attaques » de Conforama, son rival historique.

Depuis la revente de Conforama au sud-africain Steinhoff en février 2011, à la barbe des actionnaires de But, les deux rivaux sont à couteaux tirés : ils se disputent le rachat des magasins cédés par les franchisés à l'approche de la retraite. Cette course à la part de marché coûte cher. D'autant que But doit aussi financer le relooking de ses magasins et les premiers pas d'un nouveau bébé, But City. Née dans le centre commercial Domus à Rosny-sous-Bois, cette enseigne est destinée aux centre-villes où, précisément, le foncier est coûteux.