Le "Drive" fait rugir le moteur de Leclerc

Par Juliette Garnier  |   |  318  mots
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Les 144 sites que l'enseigne exploite en France contribuent à hauteur d'un tiers de sa croissance.

Leclerc sort les grands moyens. Le groupement exploite 144 « Drive », derrière les 418 de Système U et devant les 111 de Casino en France, selon un classement de la société Le Site Marketing.com. « Leclerc en ouvrira 105 en 2012 », affirme Michel-Edouard Leclerc, en visant 400 unités en 2015, pour en tirer 4,5 % de ses ventes (contre 1,5 % aujourd'hui).

Leclerc s'est lancé sur ce marché voilà quatre ans, bien après Auchan (80 sites avec les « Auchandrive », installés à côté d'un hyper, et les « Chronodrive », en solo). Pourquoi Leclerc redouble-til d'efforts aujourd'hui ? Son rival Carrefour est quasiment absent de ce marché. Certes, Noël Prioux, son directeur exécutif en France, promet d'en accélérer l'expansion. Il vient d'en ouvrir coup sur coup à Mondeville (Calvados), Chateauroux (Indre) et Angers (Loire) et Moulins (Allier). Mais ses 35 « Drive » n'effraient guère Leclerc. L'enseigne a laissé le champ libre à ses concurrents : 800.000 ménages Français se sont convertis au shopping « rapide aux prix de l'hypermarché » ailleurs que sous l'enseigne bleu et rouge. Ce canal de vente est désormais une arme de Leclerc pour aller chercher des clients à son rival. Michel-Edouard Leclerc l'avoue. « On porte le fer », lance-t-il. Avec succès : un tiers de sa croissance 2011 provient de ce canal de vente.

Pas besoin d'autorisation

Dès lors, les adhérents Leclerc se disputent le filon. Le groupement a été contraint de mettre de l'ordre : le patron d'un Leclerc ne peut pas exploiter plus de deux « Drives », l'un adossé à son hypermarché et l'autre en solo. À la manière de promoteurs en mal de terrains à bâtir, les enseignes s'arrachent maintenant le foncier. Car il faut profiter d'un vide juridique. « L'ouverture d'un drive n'est pas soumise à autorisation », rappelle Elisabeth Exertier, directrice générale de la société d'études Le Site Marketing.com. Et il suffirait de peu pour que Carrefour revienne vraiment dans la course. « Ce n'est qu'une question d?argent », estime Elisabeth Exertier.