Carrefour malmené par Leclerc...et applaudi par la Bourse

Leclerc affiche des résultats records au premier semestre 2012 en France. A contrario, les hypermarchés Carrefour essuient, eux, un repli d'activité de 4,8% dans l'Hexagone. Mais la Bourse semble s'accommoder de ces contre-performances. Le titre s'envole.
Georges Plassat exige trois ans pour relancer Carrefour. Leclerc assure avoir autant d'années de roissance devant lui.

Carrefour a réussi à limiter la casse. Ses ventes ont essuyé un recul de 0,3% au deuxième trimestre 2012, portant à 43,7 milliards d'euros son chiffre d'affaires semestriel (soit +0,9% sur un an). En France, premier marché de Carrefour générant 43% de ses ventes, le repli de l'activité de 2,1% fait pâle figure au regard du bond de 6,8% des magasins Leclerc (à périmètre constant et hors essence). La comparaison entre leurs hypermarchés est  pire encore : Carrefour a perdu 4,8% de chiffre d'affaires (à périmètre constant et hors essence). Le groupement breton s'apprête lui à battre un record de croissance en 2012 : il table désormais sur +6% à +7% en France, contre +4% initialement. « Ce sera une progression historique », a glissé Michel-Edouard Leclerc qui a choisi de tenir une conférence de presse ce jeudi 12 juillet, jour de publication du chiffre d'affaires trimestriel de son grand rival, Carrefour.
La comparaison entre les deux ténors de la distribution en France est donc peu flatteuse. S'y ajoute des perspectives noires. La conjoncture européenne fige l'activité de Carrefour en Espagne (-5,9% au premier semestre 2012) et en Italie (-3,4%). 
-5% de résultat opérationnel pour Carrefour
Mais peu importe. Malgré la faiblesse des ces chiffres, La Bourse a accordé du répit à Carrefour. Le titre du numéro deux mondial de la distribution s'est même envolé : il s'est adjugé jeudi près de 7%, dans un marché parisien en repli de 0,7%. Pourquoi ? Le groupe a rassuré les analystes financiers qui craignaient avoir surestimé les prévisions de son résultat opérationnel annuel. Il devrait bel et bien ressortir entre 2,03 et 2,09 milliards d'euros, a confirmé Carrefour. « Nous sommes à l'aise avec ses prévisions », a indiqué Pierre-Jean Sivignon, son directeur financier. Après un recul de 19% de sa rentabilité en 2011, l'année 2012 devrait donc se solder sur un repli de 5% à 8% du résultat opérationnel courant.
Trois ans de croissance à venir chez Leclerc
Reste à observer comment son nouveau PDG, Georges Plassat, relancera Carrefour. Il devrait dévoiler sa stratégie fin août. Celui qui est aussi fin connaisseur de la grande distribution que Michel-Edouard Leclerc a exigé trois ans pour redresser le groupe. En France, la bataille que se livreront les deux hommes sera âpre. « Avec le drive, Leclerc a sous le pied trois ans de croissance », assure Michel-Edouard Leclerc. Ce mode de vente en ligne couplé à une livraison en magasin ou sur parking lui donne des ailes ; il a contribué pour 23% de la croissance de son chiffre d'affaires semestriel. Leclerc en ouvrira une centaine d'ici fin 2012 et portera son réseau à 400 fin 2013, avec deux ans d'avance sur la date prévue. D'ici là, Leclerc aura lancé un site de vente en ligne de produits multimedia, à Noël 2012, et créé un site de produits culturels, fin 2013. Il aura aussi rénové plusieurs de ses rayons (les fruits et légumes et le textile) que, à la longue, les « conso-drivers » risquent de délaisser en achetant toutes les semaines sur le Net. L'offensive doit lui permettre de détrôner le groupe Carrefour, premier des distributeurs de produits alimentaires en France avec 21,1% du marché (en recul de 1 point). Ce sera pour 2015. « Nous avons encore du chemin à parcourir », assure Michel-Edouard Leclerc. Trois points de part de marché séparent aujourd'hui les deux groupes.

 

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Commentaires 2
à écrit le 13/07/2012 à 10:46
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L'insolente envolée de Leclerc ne m'étonne pas vraiment ! Exception mise à part, les magasins sont généralement mieux agencés, et plus accueillants, avec plus de diversité dans les choix et des prix "contenues" (comparé aux autres) ! Sans parler du s...

à écrit le 12/07/2012 à 20:16
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La médiocrité des produits proposés dans les grande surfaces au niveau du rayon légumes et fruits n'incxite pas à l'achat loin de là! Prouits peu mûrs ayant sationnés en chambre froide , pas de saveur acidité trèsdéveloppée, pas de saveurs. Rien ne...

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