C'est beaucoup mieux que prévu : au premier trimestre de son exercice décalé (avril-juin), Alibaba, leader chinois de la vente en ligne, a enregistré une hausse de son chiffre d'affaires de 59%. Les deux moteurs de cette performance sont d'une part la solidité des ventes en ligne sur sa plateforme de e-commerce, et d'autre part la forte progression de l'informatique dématérialisée ("cloud") bien qu'encore modeste (*).

Sur le 1er trimestre clos à fin juin, le champion de l'e-commerce a enregistré des revenus de 4,84 milliards de dollars (32,15 milliards de yuans; 4,33 milliards d'euros), en forte progression et nettement mieux qu'attendu par les analystes interrogés par Bloomberg (30,2 milliards de yuans).

Plus forte croissance trimestrielle

C'est la plus forte croissance trimestrielle d'Alibaba depuis sa tonitruante introduction à Wall Street fin 2014, s'est félicitée la directrice financière du groupe, Maggie Wu, citée jeudi dans un communiqué, saluant des résultats "excellents".

Le résultat ajusté par action, qui fait référence aux Etats-Unis où Alibaba est coté, s'est établi à 4,90 yuans (0,74 cents), très au-dessus des 4,20 yuans anticipés par le marché.

Chute du résultat net: la faute à un gain exceptionnel

En revanche, son bénéfice net affiche une dégringolade spectaculaire de 77% sur un an à 1,07 milliard de dollars. En cause, une base de comparaison défavorable: en effet, au même trimestre de 2015, Alibaba avait fait état d'un gain exceptionnel de 3,99 milliards de dollars lié à la réévaluation de la valeur de sa participation dans une filiale.

Diversification à la peine mais croissance solide

Le géant de l'Internet a beau avoir largement diversifié ses activités, plus des trois quarts de ses revenus proviennent encore de ses plateformes de vente en ligne (3,52 milliards de dollars, en hausse de 49% sur un an). Quelques chiffres attestent de la solidité du groupe:

- Volume de transactions : +24% sur un an. Le volume de transactions enregistré sur ces plateformes s'est encore spectaculairement conforté en dépit de l'essoufflement persistant de l'activité économique en Chine. Ainsi, au premier trimestre, il s'est élevé à 837 milliards de yuans (126 milliards de dollars, soit environ 112,8 milliards d'euros).

- Part du m-commerce (via mobile) : 75%. Fait notable, les trois quarts des ventes en ligne ont été réalisées par l'intermédiaire d'appareils mobiles, déclare le groupe.

- Nombre d'utilisateurs : +2,54%. Certes, le nombre d'utilisateurs actifs sur les douze derniers mois s'élevait fin juin à 434 millions, soit 11 millions de plus qu'en mars, mais cette progression tend à s'essouffler.

- Parts de marché des échanges entre particuliers (C2C) : 90%. Avec sa plateforme Taobao, Alibaba domine à 90% le marché des échanges entre particuliers sur l'Internet chinois.

- Parts de marché des échanges de professionnels à particuliers (B2C) : 50%. Avec sa plateforme Tmall, Alibaba contrôle la moitié des transactions en ligne entre professionnels et particuliers.

Bémol tout de même: ces deux dernières plateformes voient leurs parts petit à petit grignotées par une concurrence locale plus acérée.

Jack Ma s'achète un quotidien et mise sur la finance en ligne

Alibaba continue donc de diversifier ses activités, du sport aux médias (avec le rachat du quotidien hongkongais South China Morning Post) en passant par la finance en ligne --mais également dans l'informatique dématérialisée (cloud), un segment en plein essor qui séduit aussi son rival américain Amazon.

"Nos résultats reflètent notre solidité dans notre activité centrale du commerce électronique, mais également l'accélération constatée dans notre activité de cloud, et dans les secteurs des médias en ligne et du divertissement", insiste Maggie Wu.

(*) Les revenus trimestriels d'Alibaba dans le cloud ont bondi de 156% sur un an, à 187 millions de dollars.

(Avec AFP)