Les Bleus s'orientent vers les barrages, de quoi inquiéter leurs sponsors

Par latribune.fr  |   |  497  mots
En concédant le match nul ce mercredi soir en Serbie, l'équipe de France de football a certainement laissé passer sa dernière chance de se qualifier directement pour la Coupe du Monde. Une issue incertaine qui peut inquiéter télés et sponsors.

La route de la Coupe du Monde 2010 passera probablement par les barrages pour l'équipe de France de football. Les Bleus ont certainement laissé passer mercredi soir leur dernière chance de se qualifier directement pour la compétition, en ne faisant pas mieux que match nul à Belgrade 1-1, face à une équipe serbe désormais idéalement placée pour décrocher son billet pour l'Afrique du Sud.

L'équipe de France jouera donc sans doute sa place au Mondial lors d'un barrage, disputé en match aller-retour et à l'issue incertaine. En cas de non qualification de l'équipe de France pour la compétition phare, ce qui serait une première depuis 1994, télévisions, équipementiers et sponsors perdraient gros. En particulier TF1, qui détient l'exclusivité des droits de retransmission de la Coupe du monde.

La première chaîne française a déboursé pas moins de 120 millions d'euros pour pouvoir diffuser tous les matchs. Sans la France, l'intérêt pour la compétition sera moindre et les audiences inférieures, ce qui signifie moins de recettes publicitaires. Comme lors de la précédente édition, TF1 espère en outre revendre une partie de ses droits (M6 avait ainsi diffusé une partie du dernier Euro et du dernier Mondial). Une élimination de la France lui compliquerait la tache. D'autant que les candidats ne se bousculent pas encore au portillon.

Autres grands perdants potentiels: les équipementiers. L'actuel, Adidas, et le prochain, Nike, qui prendra le relais de la marque aux trois bandes à partir de 2011. Adidas paie 10 millions d'euros par an pour commercialiser les maillots de l'équipe de France. En 2006, la moitié des ventes avaient été réalisée pendant la Coupe du Monde. De son côté, Nike, qui veut s'imposer dans le football, paiera quatre fois plus cher, 42 millions d'euros par an. Mais le groupe américain n'est pas à l'abri du désamour du public en cas de non qualification.

Les sponsors sont pour leur part menacés de ne pas avoir la visibilité escomptée. Cinq groupes, qui forment le club des parrains, paient 2,5 millions d'euros par an. Il s'agit d'Adidas, TF1, Carrefour, Crédit Agricole et Suez. Viennent ensuite un autre groupe, Coca-Cola, Nutella, TRL, SFR et Toyota, qui font chaque année un chèque de 800.000 euros pour voir leur nom étroitement associé à celui de l'Equipe de France. Et dix autres sponsors supplémentaires versent 250.000 euros annuels.

La menace d'une qualification intervient en outre alors que la Fédération française de football renégocie les droits télé des Bleus. Pas sûr que les propositions affluent, surtout au tarif actuel, quelque cinq millions d'euros par match. Mais comme le soulignait mercredi matin Stéphane Soumier sur BFM, peut-on se passer de sponsoriser l'équipe de France de football qui reste un formidable vecteur d'image ? D'autant que selon les experts, le public apprécierait peu de voir une marque quitter les Bleus à la première défaite.