Les entreprises réticentes à financer le pavillon français à l'exposition de Shanghai

Par Héléna Dupuy  |   |  337  mots
La construction du pavillon de la France à l'exposition universelle de Shanghai, qui se tiendra en 2010, nécessite un budget de 50 millions d'euros. Les dons des entreprises devaient permettre de financer la moitié de cette somme, mais ils se limitent à 5 millions d'euros.

L'exposition universelle de Shanghai se déroulera du 1er mai au 31 octobre 2010. La France tient à être présente à cet événement qui sera visité par 70 millions de visiteurs. Le bouclage du budget du pavillon français de l'exposition universelle de Shanghai est un enjeu pour l'image de la France.

L'opération, dont le coût prévisionnel est fixé à 50 millions d'euros, devait être initialement cofinancée à parité entre l'Etat et le secteur privé. Mais cela ne sera pas le cas. Selon un rapport du Sénat fait au nom de la Commission des Finances, peu d'entreprises ont accepté de participer à ce financement.

Sur une liste de 29 grandes entreprises, les contributions privées se sont limitées aux seules entreprises suivantes : Sanofi-Aventis, LVMH et Lafarge pour un montant de 1,5 million d'euros chacune, EDF pour un montant de 0,5 million d'euros, soit un total de 5 millions d'euros, au lieu de 25 millions d'euros prévus initialement.

Lors du conseil d'administration du 29 mai 2009, le président de la Cofres, société détenue à 100 % par l'Etat chargée de gérer la présence de la France à l'exposition de Shanghai, a indiqué que "la crise économique rendait difficile la mobilisation des 25 millions d'euros attendus au titre du mécénat. Ce constat a conduit le gouvernement, par décret d'avance, à augmenter sa participation en 2009 de 7 millions d'euros". Cela pourrait ne pas être suffisant.

Le rapport souligne que "même si la Cofres poursuit par ailleurs sa campagne de mécénat, qu'il convient d'encourager, y compris en adaptant les contributions des entreprises au contexte de crise, la dotation publique semble sous-budgétée, à moins d'un sursaut très significatif de l'initiative privée".

Le rapporteur spécial fait un parallèle avec le pavillon des Etats-Unis à Shangai. Ce dernier, qui nécessite un investissement équivalent à la France, soit 50 millions d'euros, vient d'être bouclé. Il est entièrement pris en charge par des fonds privés, "en raison de l'interdiction par le Congrès de tout financement public pour de telles opérations".