A Roland-Garros, IBM s'active en coulisse

Partenaire de la Fédération française de tennis depuis vingt-six ans, le géant américain met sa technologie au service du tournoi de Roland-Garros et teste, année après année, de nouveaux terrains d'innovation. De nouvelles applications pour iPad et pour la télévision connectée sont les points forts de cette édition 2011.
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Les fans de tennis y sont sensibles. Quel joueur a lâché le plus d'aces depuis le début de Roland Garros ? Quel est celui dont le service est le plus rapide du tournoi ? Qui a commis le plus de doubles fautes ? Y répondre, en temps réel, c'est le challenge que relève IBM, le partenaire technologique de la Fédération française de tennis (FFT), depuis 26 ans."Mais chaque année, on essaie d'innover davantage", a expliqué à La Tribune Claire Herrenschmidt, chargée des partenariats sportifs d'IBM.

Son rôle, tant pendant Roland-Garros que pour les trois autres tournois du Grand Chelem (Open d'Australie, Wimbledon et l'US Open), consiste à collecter, traiter et diffuser les informations pendant les matchs : scores en temps réel, statistiques et analyses des principaux matchs, production graphique, vitesse de la balle. Ces données sont notamment collectées par les "marqueurs" - deux personne par court - chargés de qualifier chaque point du match et l'enregistrer dans un boîtier (faute directe, revers perdant, balle de break,... ) dont les informations sont ensuite collectées par les serveurs avant d'être diffusées. Mobilité oblige, toutes ces informations doivent être accessibles via différents supports.

Cette année, IBM a poussé la balle encore plus loin avec Pointstream, une technologie permettant de suivre sur un graphique les statistiques et les analyses détaillées d'un match en temps réel: les balles de break, les fautes directes, les doubles fautes,...

1.000 pages vues par seconde

Pour Roland-Garros, 70 techniciens IBM et sous-traitants travaillent sur place pendant les quinze jours de tournoi dont une dizaine, tout droit venus des Etats-Unis. Ces derniers ont en charge le site Internet officiel du tournoi (www.rolandgarros.com) et veillent notamment à ce qu'il supporte la charge du trafic et les pics de fréquentation. Sur un écran géant, un compteur affiche le nombre de pages vues, en temps réel. En milieu de tournoi, cet écran indiquait 200 millions de pages vues à raison de 1.000 par seconde. Un score plus élevé encore lors de certains matchs ou points décisifs. 

Le site créé en 1996, a été consulté en 2010 par 9,3 millions d'internautes pour un total de 34 millions de visites. A titre de comparaison, cette audience dépasse celle de l'Open d'Australie (7,6 millions de visiteurs uniques) mais reste sensiblement inférieure à celles enregistrées pour Wimbledon (12,3 millions) et l'US Open (13,5 millions).

Une infrastructure en "mode cloud"

Toutes les informations traitées dans le cadre du tournoi et qu'utilisent notamment les 250 chaînes de télévision qui retransmettent les matchs, sont pour la première fois cette année en "mode cloud computing" (informatique dans les nuages, ndr). En clair, ces données ne sont plus stockées sur les serveurs de la FFT mais dans trois immenses centres IBM automatisés situés à Atlanta aux Etats-Unis et partagés par le site IBM.com.

Ainsi, l'informatique de l'édition 2011 du tournoi repose désormais sur six serveurs, contre neuf trois ans plus tôt et même soixante en 2007. Une "grosse consolidation" ayant permis de réduire le coût par utilisateur de 21% entre 2010 et 2008 et la consommation d'énergie de 38%.

Deux nouveaux supports : iPad et TV connectée

En plus de l'application pour iPhone et Android lancée avec Orange en 2009 et téléchargée 350.000 fois en 2010, IBM a décidé cette année de rendre ses données accessibles sur iPad avec une application dédiée. Au total, ces deux applications mobiles affichaient à mi-tournoi plus de 400.000 téléchargements. Mais comptabilisées à part, ces applications n'ont pas d'effet levier pour le site.  "Ce dernier devrait plafonner" indique Claire Herrenschmidt. Autrement dit, il est peu probable que le site Internet dépasse les 10 millions de visiteurs uniques cette année tandis que le nombre de téléchargements devrait sensiblement grimper dans les prochaines années.

Avec France Télévisions, IBM a lancé les premiers tests de TV connectée au standard européen HbbTV (Hybrid Broadcast Broadband Television), à condition pour les téléspectateurs d'être équipés de téléviseurs adaptés, ce qui pour l'heure, représente une part marginale. Lorsque cette part deviendra plus significative, l'offre mise en place propose un contenu interactif permetant au téléspectateur d'accéder, via sa télécommande, à toute une série de données, le tout en regardant son match (biographie des joueurs, score des autres matchs, commentaires Twitter, flux de news,...)."Les discussions avec France Télévisions ont démarré en janvier mais l'application a tout juste été prête une semaine avant le début du tournoi", confie Claire Herrenschmidt.

Quoi de neuf en 2012?

Depuis le temps qu'IBM accumule les données de tous les matchs, le groupe détient un fonds d'archives non négligeable. "Pourquoi ne pas s'en servir pour proposer une analyse prédictive?" s'interroge-t-on chez IBM tout en rejetant catégoriquement l'idée de se mêler à des histoires de paris sportifs.

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Commentaires 2
à écrit le 02/06/2011 à 10:11
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nice article!!

à écrit le 02/06/2011 à 8:49
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