Costa Concordia : son propriétaire estime le coût du naufrage à 71 millions d'euros

Par latribune.fr  |   |  578  mots
L'épave du Costa Concordia. Copyright Reuters
Pour Carnival, entreprise propriétaire du paquebot qui a fait naufrage au large de la Toscane, l'impact de cet accident sur son bénéfice 2012 serait d'environ 90 millions de dollars (71 millions d'euros).

Tandis que les équipes de secours italiennes poursuivaient leurs recherches ce lundi pour tenter de retrouver quatorze personnes toujours portées disparues après le chavirage vendredi dernier du navire de croisière Costa Concordia, son propriétaire, Carnival, s'est manifesté dans un communiqué. Communiqué dans lequel il annonce que "le navire devrait être hors service pour le reste de notre exercice fiscal, voire plus longtemps. Pour l'année se terminant le 30 novembre 2012, l'impact sur le bénéfice 2012 pour perte d'utilisation devrait être de quelque 85-95 millions de dollars (67-71 millions d 'euros, ndr), soit 0,11-0,12 dollar par action". "Il n'est pas question de changer ni le nom de la compagnie ni ses perspectives", a-t-il encore dit, déclarant "ne pas croire à des conséquences à long terme" pour tout le secteur des croisières.

Tout en précisant qu'"à ce stade la priorité est la sécurité de nos passagers et des membres de l'équipage". L'accident a fait au moins six morts, dont deux touristes français, et plus de 60 blessés selon le dernier bilan connu. Un sixième corps a été retrouvé lundi matin, selon la télévision italienne.

Le procureur Francesco Verusio a déclaré pour sa part que le navire s'était approché à seulement 150 mètres du rivage, ce qui est, a-t-il ajouté, "incroyablement proche". Il n'a pas exclu que l'enquête mette en cause d'autres personnes que le commandant "pour cette manoeuvre dangereuse". Arrêté samedi, le capitaine, Francesco Schettino, clame que le rocher heurté ne figure pas sur les cartes maritimes et qu'il n'a pas été détecté par les systèmes de bord. Selon lui, l'accident s'est produit à 300 mètres du rivage.

L'avocat de Francesco Schettino, Bruno Leporatti, a déclaré que le capitaine était "dévasté et (qu')il souhait(ait) adresser ses plus profondes condoléances aux victimes". Selon lui, la décision prise par Francesco Schettino de rapprocher le navire de la côte après avoir percuté un rocher "a sauvé la vie de milliers de personnes". "Cela aurait pu être une énorme tragédie", a insisté l'avocat.

Mais la trajectoire choisie en laisse perplexe plus d'un. A commencer par le patron de Costa Croisières, Pier Luigi Foschi, pour qui la trajectoire suivie par le capitaine, était "une initiative de sa volonté, contraire aux règles écrites, certifiées" par la compagnie."Il s'agit d'une manoeuvre non approuvée et non prévue par Costa", qui "se dissocie de cette conduite", a-t-il affirmé. Pour lui, cette catastrophe est un "fait exceptionnel, imprévisible" pour lequel "le facteur humain est impondérable".

Et d'expliquer : "si cela avait été un problème technique, il y aurait eu des alarmes. Le bateau n'avait pas de problème de sécurité, il dispose de dispositifs de sécurité ultra-sûrs", soulignant que des inspecteurs étaient encore venus sur le bateau en décembre et avaient procédé notamment à des simulations d'évacuations, sans observer rien d'anormal.  "Nous n'avons jamais, au grand jamais, prévu de telles coupes (dans le budget sécurité, ndr)", a-t-il insisté.

Quant aux accusations d'abandon du navire bien avant la fin de l'évacuation des passagers et des membres d'équipage formulées par plusieurs témoins , Pier Luigi Foschi a invité à la prudence. Selon lui, des "témoignages internes fiables" indiquent que le capitaine est resté "très longtemps sur le navire". Et que l'enquête déterminerait précisément quand.