Euro Disney paye cher le coût de son anniversaire

Au premier semestre de l'exercice décalé (octobre - mars), Euro Disney a creusé ses pertes de 22 %. En cause : crise européenne et dépenses relatives au vingtième anniversaire du parc.
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Tout n'est pas rose au pays de Mickey. Euro Disney a creusé de 22% sa perte nette au premier semestre de son exercice commencé en octobre, à 100,8 millions d'euros. Soit 21 millions de plus que l'an dernier que le groupe incombe essentiellement à la hausse des salaires et aux coûts des festivités de son 20ème anniversaire du site lancées le 1er avril. Le chiffre d'affaires a très légèrement augmenté de 1%, à 551 millions d'euros. Au final, les pertes sont plus lourdes qu'attendu. Ce qui a fait plonger le titre en Bourse lundi a. A 15h20, l'action Euro Disney perdait 6,09% à 3,70 euros sur le marché parisien.

Moins d'Italiens, d'Espagnols, de Néerlandais et de Belges

Le groupe a subi une légère érosion de la fréquentation des parcs et des hôtels dans un contexte "difficile", en dépit d'une augmentation de la dépense moyenne par visiteur. Au premier semestre, Disneyland Paris a accueilli moins d'Italiens et d'Espagnols, touchés par la crise, mais aussi moins de Néerlandais et de Belges, tandis que les Français et les Britanniques ont été plus nombreux qu'au premier semestre de l'exercice passé. Les comptes portent aussi la marque d'importants coûts de rénovations et d'une série de nouveautés lancées pour les 20 ans de Disneyland Paris en avril.  "Le contexte économique difficile actuel a pesé sur la fréquentation mais notre capacité à faire progresser la dépense par visiteur et le chiffre d'affaires de nos activités touristiques est encourageante", a estimé le président d'Euro Disney, Philippe Gas, cité dans le communiqué.

Une hausse des prix compensatrice

Le chiffre d'affaires des activités touristiques affiche une légère hausse de 1%, à 551,1 millions d'euros. La dépense moyenne par visiteur a progressé de 2% dans les parcs, à 44,11 euros par jour, et de 4% dans les hôtels (207,29 euros par chambre), grâce notamment à l'augmentation des tarifs, Euro Disney menant une stratégie de relèvement des prix. "On a très bien résisté à la crise", a affirmé à l'AFP le directeur général adjoint Mark Stead. La hausse des dépenses des visiteurs a permis de compenser le repli de la fréquentation des parcs (-1,5% à 6,9 millions de visiteurs) et la diminution de 3,6 points du taux d'occupation des hôtels à 79,8%, a-t-il ajouté. Il veut croire en "un effet booster" des investissements du 20e anniversaire au deuxième semestre, qui s'étend d'avril à fin septembre et constitue traditionnellement le semestre fort de l'activité en raison de la haute saison touristique. "On voit déjà des signes encourageants pour le deuxième semestre avec une augmentation des réservations dans les hôtels", assure Mark Stead.

Des mesures d'économie envisagées

En attendant, endetté de près de 1,8 milliard d'euros et contraint de remplir chaque année des "objectifs de performance prédéterminés", Euro Disney prévient que s'il ne parvenait pas à tenir ses "engagements financiers" sur l'exercice 2012, il "serait amené à réduire ses coûts d'exploitation, une partie de ses dépenses d'investissements prévues, vendre des actifs et/ou solliciter l'aide de TWDC ou d'autres parties, dans les conditions prévues par les accords de financement".

Pour l'instant, "même si aucune assurance ne peut être donnée, la direction estime que le groupe dispose de ressources suffisantes pour un avenir prévisible compte tenu des disponibilités existantes, des lignes de crédit disponibles octroyées par TWDC (The World Disney Company, ndlr) et des possibilités de reports conditionnels de paiement d'une partie de la rémunération de la gérance, des redevances de licence et des intérêts", selon le communiqué. Euro Disney prévoit de rembourser 72,1 millions d'euros d'emprunts au second semestre, "conformément aux échéances prévues". Dans le passé, le groupe a déjà obtenu des rallonges financières et des délais de paiement pour faire face à ses difficultés.

Mais le groupe compte sur le second semestre pour remonter la pente : comme pour le 15e anniversaire, "les effets positifs" du 20e anniversaire se feront sentir au second semestre (haute saison touristique) et "bien au-delà", prédit Mark Stead, le directeur général adjoint. Selon lui, Euro Disney est "confiant en sa capacité de capitaliser" sur les investissements des festivités.

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