Air France ou Lufthansa : les spéculations se multiplient sur le futur partenaire d'Alitalia

Par latribune.fr  |   |  528  mots
Le nom de la compagnie qui va s'allier avec la nouvelle Alitalia fait l'objet de multiples spéculations. Ce matin, la presse italienne donnait Air France gagnant, mais dans l'après-midi, Silvio Berlusconi s'est déclaré "favorable" à une alliance avec Lufthansa.

Air France? Lufthansa? Quelle compagnie aérienne sera finalement choisie pour collaborer avec Alitalia? Les versions se multiplient depuis plusieurs semaines maintenant. Ce matin, un quotidien financier italien penchait nettement en faveur de la franco-néerlandaise, mais depuis, le président du conseil Silvio Berlusconi envisage "très favorablement" un rapprochement de la compagnie nationale avec l'allemande.

Une chose est sûre, Alitalia, sauvée de justesse par un consortium d'entrepreneurs italiens il y a quelques semaine, ne pourra redécoller sans un partenariat solide avec une autre compagnie européenne. Plusieurs sont sur les rangs, mais de l'avis général, Air France-KLM et Lufthansa font figure de favorite.

Lors d'une conférence de presse avec la chancelière allemande Angela Merkel, Silvio Berlusconi a estimé que Lufthansa "présente de nombreux avantages en ce qui concerne l'aéroport de Milan-Malpensa". Les détracteurs d'une alliance avec Air France mettent en effet souvent en avant les craintes que le groupe ne favorise l'aéroport de Rome au détriment de celui de Milan, région plus riche.

Avant ces déclarations en faveur de Lufthansa, Silvio Berlusconi n'avait pas hésité à rejeter le projet de partenariat avec Air France afin de préserver "l'italianité" de la compagnie nationale, alors en plein marasme.

Depuis, des entrepreneurs italiens, regroupés au sein de la Compagnie aérienne italienne (Cai), ont investi 1,1 milliard d'euros pour empêcher le crash de la compagnie et l'ont fait fusionner avec Air One, le deuxième acteur de l'aérien transalpin. Ne reste plus qu'à trouver un partenaire à "la nouvelle Alitalia", qui doit prendre son envol en décembre.

D'après les informations du quotidien économique "Il Sole 24 Ore", publiées ce matin, c'est l'option de fiancer Alitalia à Lufthansa qui a du plomb dans l'aile. Il affirme même qu'Air France va reprendre 20% du capital de la nouvelle entité pour 200 millions d'euros.

Selon le journal, Lufthansa a peut-être revu à la baisse ses exigence, mais les repreneurs d'Alitalia auraient "conscience que mettre fin à l'accord industriel et commercial" entre Air France-KLM et Alitalia, "aurait un coût élevé". Les deux compagnies sont en effet associées au sein de l'alliance Sky Team. Dénoncer ce partenariat aurait un coût d'environ? 200 millions d'euros, selon le quotidien.

Du côté des principaux intéressés, Alitalia, Lufthansa et Air France, on reste discret. En marge du sommet européen sur l'aviation et l'environnement, Jean-Cyril Spinetta, le PDG du groupe franco-néerlandais, a déclaré qu'il n'y avait "rien de nouveau" sur le dossier. Il a précisé que c'était "aux repreneurs d'Alitalia de faire part de leur décision".

Cette opération, si elle a lieu, se ferait dans un climat social tendu. Alitalia va en effet supprimer cent vols par jour jusqu'à fin novembre en raison de la grève du zèle lancée il y a neuf jours par des pilotes et des hôtesses, selon les déclarations au quotidien La Repubblica du commissaire extraordinaire (gérant) de la compagnie Augusto Fantozzi. Certains salariés protestent contre les conditions sociales fixées par les nouveaux repreneurs pour les contrats de travail.