Samedi noir à la SNCF, la piste du sabotage évoquée

Par latribune.fr  |   |  548  mots
La SNCF a encore connu un samedi noir. Quatre "actes de malveillance" ont très fortement perturbé le trafic et provoqué des retards pour 160 trains. La direction du groupe ainsi que Dominique Bussereau s'interrogent sur un "sabotage organisé". Les enquêtes vont être coordonnées par la direction générale de la Gendarmerie.

C'est à nouveau des incidents sur des caténaires qui ont, comme le week-end dernier, fortement perturbé le trafic des TGV samedi. D'après les premiers éléments connus, quatre "actes de malveillance" ont provoqué de fortes perturbations sur les réseaux Nord, Nord-Est et Sud-Est du TGV, entraînant des retards pour près de 160 trains, dont des Thalys et des Eurostar.

La SNCF a expliqué que des fers à béton ont été fixés sur des caténaires situées dans l'Oise, l'Yonne et la Seine-et-Marne. S'estimant "victime pour la quatrième fois en trois semaines d'actes de malveillance, voire de sabotage", le groupe a annoncé le renforcement de la surveillance du réseau et a porté plainte.

Interrogé par le Parisien et le Journal du Dimanche, Guillaume Pepy, le président de la SNCF, a évoqué une "possible corrélation" entre les différents actes de malveillance, en notant que "le même scénario" avait été utilisé dans plusieurs cas. Il a cependant précisé "ne pas savoir à ce stade" si l'hypothèse d'une bande organisée qui ciblerait le TGV, était tangible.

Selon des informations de l'AFP, cinq des six derniers incidents dont a été victime la SNCF seraient dus à des fers à béton posés sur des caténaires. La piste d'un "sabotage organisé" est donc évoquée, non seulement par la direction du groupe, mais également par Dominique Bussereau, le secrétaire d'Etat aux Transports. "C'est hélas la réalité" a-t-il déclaré sur RMC lorsqu'on lui demandait s'il croyait à l'hypothèse d'une corrélation entre les actes de malveillance.
Cependant, la SNCF n'aurait pas reçu de revendication de ces actes et "les constatations effectuées par les gendarmes n'ont pas permis pour le moment de confirmer ni cette hypothèse, ni une autre", selon le porte-parole du Sirpa, le service d'informations et de relations publiques des armées.

Les enquêtes seront menées "sous la responsabilité directe" du directeur général de la Gendarmerie nationale, selon le souhait de la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie. De plus, la ministre de la Justice, Rachida Dati, a demandé "aux parquets d'ordonner systématiquement des enquêtes pénale afin d'identifier les auteurs (de ces actes, ndlr) et de les traduire devant la justice pour qu'ils soient sanctionnés avec la plus grande sévérité".

Mais pour l'instant, personne n'a été arrêté et les incidents se multiplient. La SNCF souhaiterait donc l'aide des forces de l'ordre pour surveiller ses 34.000 kilomètres de voies ferrées en France. Le secrétaire générale de la fédération des cheminots CGT, Didier Le Reste, a quant à lui jugé que "la SNCF ne pouvait pas faire face seule à des actes de malveillance répétés".

Le groupe ferroviaire a également reçu le soutien du secrétaire d'Etat aux Transports, mais du côté de la place Beauvau, on arguait que l'on "ne peut pas mettre des patrouilles le long de tous les rails de France et de Navarre".

Le trafic est revenu à la normal samedi en fin de journée et la direction de la SNCF a précisé que "tous les voyageurs à bord des trains bloqués (...) verront leurs billets remboursés intégralement".