Des sanisettes volantes chez Ryanair

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  414  mots
Le PDG de la compagnie à bas coûts envisage de faire payer l'usage des toilettes à bord de ses avions.

Dernière trouvaille de Michael O'Leary, le PDG de la compagnie à bas prix irlandaise Ryanair : faire payer l'usage des toilettes bord de ses avions au prix d'une livre (1,12 euro). Le projet est à l'étude a déclaré le bouillant et provocateur PDG sur la BBC aujourd'hui. « "Nous cherchons toujours des solutions pour rendre le voyage aérien moins onéreux. Nous faisons tout notre possible pour trouver des revenus nous permettant de continuer à baisser les tarifs", a-t-il justifié.

"On dirait que Ryanair est prêt à tout pour faire du fric facile et, une fois de plus, fait passer le profit avant le confort de ses passagers", s'est indignée Rochelle Turner, une responsable du magazine de loisirs Which!

Que faut-il penser de ses déclarations ? Tout d'abord qu'il s'agit une nouvelle fois d'un superbe coup de pub à moindre frais dont Michael O'Leary est coutumier : Balancer un truc énorme que reprennent tous les sites Internet, journaux (et nous les premiers) radio ou télévision. Un jour X millions de billets à un euros, le lendemain une menace de plainte contre un concurrent, le surlendemain une déclaration agressive et dénigrante contre un concurrent, le sur-surlendemain une publicité à propos de l'épouse du chef de l'Etat français....

La liste et longue. Et çà marche. Même lors des cas extrêmes ou la compagnie est attaquée en justice et perd ses procès, les sommes à payer sont ridicules en regard de la valorisation publicitaire dudit coup d'éclat. Résultat, la notoriété de Ryanair, comme celle d'EasyJet, est énorme. Supérieure et de très loin en France à celle de la low-cost d'Air France .... Transavia, une marque que peu connaît.

Reste que, cette histoire de sanisette volante va peut être plus loin que la seule volonté de faire de la pub. Ryanair a déjà pratiquement tout fait pour disposer d'une structure de coûts extrêmement bas. Et ?uvre désormais à augmenter les revenus annexes. Après le paiement des boissons à bord des avions dès l'origine, il y a eu ces dernières années une multiplication des prestations devenues payantes. Bagages à mains, téléphone demain... Il reste à espérer pour Michael O'Leary que les passagers ne se mettent pas à renoncer à se payer un verre à bord pour ne avoir ensuite à financer l'usage des toilettes. Sauf s'il se lance sur le long-courrier, où il sera difficile de rester huit heures sans boire ni manger...et donc d'aller au petit coin.