Le président de la SNCF veut aller en justice pour défendre les usagers contre les grèves

Par latribune.fr  |   |  387  mots
Un rapport destiné au Premier ministre plaide par ailleurs pour des investissements massifs, de l'ordre de 10 milliards d'euros, pour améliorer les gares.

"J'irais devant la justice pour défendre les droits des voyageurs" en cas de grèves "tournantes", a déclaré dimanche 8 mars, le président de la SNCF, Guillaume Pepy. Il souligne cependant que l'entreprise avait connu en 2008 le nombre de jours de grève le plus bas depuis 2004.

"Il y a eu ici ou là une sorte de détournement de la loi, un abus de droit, par exemple avec ces fameuses grèves de 59 minutes tournantes reconductibles qui franchement pénalisent d'une manière excessive les voyageurs", a-t-il déclaré au Grand rendez-vous Europe 1/Le Parisien/Aujourd'hui en France. "Donc moi, je peux vous le dire aujourd'hui, j'irai devant la justice pour défendre les droits des voyageurs dans ces cas-là, j'irai faire respecter la loi", a-t-il ajouté, sans fournir d'autres précisions.

Interrogé sur la procédure en cours, après que la SNCF, qui avait assigné en référé treize conducteurs de TER de Nice et trois syndicats (CGT, CFDT, Fgaac) pour exercice abusif du droit de grève, eut été déboutée en référé début février, il a répondu: "l'affaire n'est pas définitivement jugée, on va attendre le jugement définitif".

"Mais effectivement, si on n'arrivait pas à obtenir par la voie de la justice le respect de cet équilibre, comme je l'ai fait au 20 heures il y a quelques semaines, je me retournerai vers les pouvoirs publics en leur posant la question : que faire ?".

 


La gestion des gares séparée de l'activité de transport ?
Entre 4,2 et 5,4 milliards d'euros devraient être investis d'ici à 2020 pour moderniser les grandes gares en région, 3,3 milliards devront également être injectés pour les gares en Ile-de-France et 1,4 milliard pour les stations de métro, a indiqué, hier samedi 7 mars, la sénatrice UMP du Bas-Rhin Fabienne Keller, chargée d'un rapport sur "la gare contemporaine, centre de ville et coeur des transports" qu'elle doit remettre mardi 10 au Premier ministre. Elle plaide également pour une séparation, à l'intérieur de la SNCF, de la gestion des gares, d'une part et de l'activité de transporteur d'autre part". Selon elle, cette séparation ne se ferait "pas seulement en application de la libéralisation des transports" des voyageurs, qui doit intervenir en 2010, mais aussi "pour des raisons d'organisation des gares".