La Poste française - qui doit devenir une société anonyme à capitaux publics en 2010 - a subi une chute de 44% de son bénéfice net en 2008 à 529 millions d'euros. Même si son chiffre d'affaires est resté stable (+0,2%) à 20,8 milliards. Le résultat d'exploitation a lui aussi plongé : -32% (et -22% à périmètre comparable) à 886 millions. La marge a reculé de deux points, de 6,3% à 4,3%.

Son président Jean-Paul Bailly a souligné : "l'intensité de La crise économique nous impacte sévèrement. Pour La Poste aussi, La crise est là". Mais il estime que les chiffres 2008 montrent "une bonne résistance" de La Poste "face à une conjoncture qui s'est dégradée tout au long de l'année 2008".

Dans son activité principale, le courrier, l'activité a reculé en volume dès mars et de 3% sur l'ensemble de l'année (après -1% en 2007) , les recettes baissant de 1,8%, à 11,3 milliards d'euros. Dans le colis, le chiffre d'affaires a crû de 6,2% à 1,4 milliard et dans l'express de 3,8% à 3,3 milliards. Enfin dans la finance, le produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d'affaires) de La Banque Postale, a crû de 1,3% à 4,7 milliards.

Jean-Paul Bailly a indiqué que "vu les résultats, l'accord d'intéressement ne sera pas actionné en 2009" ce qui a déclenché la colère de certains syndicats. Il a également défendu le projet de changement de statut.

Pour 2009, La Poste ne donne pas d'indications, soulignant seulement que "les deux premiers mois de l'année font apparaître un ralentissement encore plus marqué que prévu, impactant notamment les volumes de courrier et du colis-express", qui baissent chacun de 5%. Le groupe va du coup revoir ses perspectives de long terme en raison de la crise alors qu'il tablait jusqu'alors sur un chiffre d'affaires supérieur à 23,5 milliards et une marge opérationnelle de 8,5% à l'horizon 2012.

(retrouvez le communiqué de La Poste).