La SNCF contrainte aux économies face à la dégradation de ses recettes

Par latribune.fr  |   |  402  mots
Selon nos informations, le groupe public a décidé d'économiser 280 millions d'euros sur sa marge opérationnelle.

Le conseil d'administration de la SNCF a adopté mercredi des "mesures d'adaptation" destinées à limiter la perte de recettes anticipée en 2009 par rapport aux prévisions budgétaires. Le président de la SNCF Guillaume Pepy a présenté au conseil d'administration "des mesures d'adaptation", auxquelles les différentes branches d'activité sont invitées à contribuer, selon des sources proches du conseil d'administration, à l'issue de la réunion.

Selon un porte-parole, il ne s'agirait  "pas d'un plan d'économies parce qu'il n'y aura pas de gel de salaires ou de gel d'embauches". D'après des sources proches, quelque 100 millions d'euros d'économies doivent néanmoins être réalisées sur la masse salariale: il y aura 1.000 recrutements en moins sur ce qui était prévu, ainsi qu'une modération des augmentations de salaires qui doivent être négociées d'ici l'été. Selon nos informations, ce serait plutôt une somme de 280 millions d'euros que le groupe public veut économiser sur sa marge opérationnelle. Ce serait le prix à payer pour rester à l'équilibre financier. 

Le budget 2009 prévoyait un chiffre d'affaires de 27 milliards d'euros, en hausse de 6,9%. Mais la crise a induit une baisse des trafics fret et voyageurs qui rend cet objectif difficile à atteindre. Ainsi, sur le seul premier trimestre, le chiffre d'affaires a reculé de 7,5%, à 5,6 milliards d'euros, a annoncé la SNCF début mai.

Quelque 4.500 embauches étaient programmées en 2009 pour 7.100 départs. Or, les départs devraient finalement s'élever à 6.100 car les démissions sont en retrait, et surtout la réforme du régime spécial de retraite des cheminots entraîne le recul de l'âge de certains départs, soit 800 départs en moins par rapport à ce qui était attendu. En outre, le budget formation notamment initiale sera moindre, du fait des embauches en baisse. Par ailleurs, la mobilité de cheminots vers les branches de la SNCF devrait être accrue. Le report de congés des cheminots, possible jusqu'en mars de l'année suivante, sera aussi limité afin de ne pas avoir à provisionner de sommes importantes. Parmi les autres mesures d'économie, des prestations supplémentaires d'agents de l'activité infrastructures doivent être vendues à RFF (réseau ferré de France) et la SNCF souhaite que les financements publics (Etat, régions pour le TER, etc.) soient revus à la hausse pour compenser les coûts qu'entraîne la réforme du régime spécial de retraite.