Navire disparu, des pirates au large de l'Europe ?

Par Marine Relinger  |   |  456  mots
Le cargo Arctic Sea, passé dans la Manche fin juillet et qui n'a plus donné de signe de vie aurait été repéré au large des îles du Cap Vert. A-t-il été attaqué et par qui ?

Qu'est devenu le cargo Arctic Sea, passé dans la Manche fin juillet - en contact avec les gardes-cotes de Douvres le 28 puis dans le rail d'Ouessant dans le nuit du 29 au 30, et puis plus rien - et qui n'a plus donné de signe de vie depuis alors qu'il devait arriver le 4 août à Béjaïa en Algérie ?

Selon le Financial Times Deutschland, il aurait été vu près des îles du Cap Vert, au large de celle de Sao Antao, mais l'armateur a indiqué ne pas être au courant. Selon une source militaire au sein des garde-côtes du Cap-Vert, il se trouverait bien à quelque 400 milles marins d'une île de l'archipel.

La marine russe a a indiqué la veille que certains de ses bâtiments minitaires étaient toujours à sa recherche.  Le président russe, Dmitri Medvedev, a chargé mercredi son ministre de la Défense, Anatoli Serdioukov, de "prendre toutes les mesures nécessaires pour retrouver et, si besoin est, libérer" le cargo et son équipage russe.

S'agit-il d'un cas de piraterie, une première au large des cotes européennes ? Le 3 août en effet Interpol, l'organisme international de coopération policière, a indiqué aux autorités britanniques que le cargo avait été abordé le 24 juillet par des hommes masqués, alors qu'il se trouvait dans les eaux suédoises, dans la mer Baltique, et qu'ils étaient restés à bord une douzaine d'heures.

Mais certains, plutôt que des pirates comme on en trouve dans le sud-est asiatique, évoquent une hypothèse de gangsters, de grand banditisme liée soit à la cargaison officielle - du bois précieux - soit à ce qu'elle pourrait cacher (des armes ou de la drogue) de ce cargo battant pavillon maltais pour un armateur letton.

« Nous ne pouvons aujourd'hui présumer de la cause de cette disparition, la thèse de la piraterie restant très étonnante, explique Patrick Rondeau, responsable sécurité chez Armateurs de France. Les eaux où le navire a disparu sont les plus fréquentées du globe et le dernier acte de ce type dans cette zone remonte à plusieurs siècles. A priori, il peut aussi bien s'agir d'un simple « évènement de mer », comme une perte de contact due à la météo. Ou d'une disparition liée au banditisme, puisque des rumeurs sont déjà relayées par la presse britannique concernant la cargaison du navire, qui aurait pu transporter des armes.

Brouiller la trace d'un navire en mer ? C'est facile ! Il suffit de stopper volontairement l'envoi de la signalisation venant du navire, de modifier cette dernière - par exemple en se faisant passer pour un autre navire - sans compter que certaines zones ne sont pas couvertes ».