Comment les compagnies aériennes tentent de renflouer les caisses

Par Alexia Mayer  |   |  481  mots
Alors que la crise touche le secteur aérien, les compagnies rivalisent d'astuces et d'idées insolites, inspirées du low-cost, pour attirer le passager et réduire les coûts.

Les passagers se font plus rares, et les billets à prix exorbitants ne se vendent plus. Observée depuis le début de la crise, cette tendance ne s'est pas inversée cet été, une période pourtant de forte activité en temps normal. A tel point que les compagnies ont rivalisé de trucs et astuces pour attirer la clientèle et gonfler leur trésorerie avant le début de la saison hiver (fin octobre), qui s'annonce difficile.

Alors que des promotions agressives (inhabituelles en cette saison) arrivent déjà sur le marché (Bangkok à 589 euros TTC par exemple au départ de France avec Austrian Airlines valables jusqu'à mi-décembre), certains transporteurs innovent complètement. La semaine dernière, la low cost américaine Jet Blue a lancé une formule de voyages illimités pendant un mois pour seulement 599 dollars. Au début du mois, Lufthansa a commercialisé des billets avec « garantie soleil » sur 36 destinations touristiques : 20 euros remboursés par jour de mauvais temps.

Pour autant, une fois le billet réservé, les compagnies traditionnelles s'inspirent chaque jour un peu plus du modèle low-cost en cherchant de plus en plus à faire payer services et petits extras aux passagers. Offrant l'un des meilleurs services au monde, British Airways propose désormais à ses annonceurs de placer des publicités sur ses cartes d'embarquement ou de faire payer les repas à bord de ses avions sur les vols courte distance. L'américaine AMR va pour sa part facturer 50 dollars supplémentaires pour la deuxième valise dès le 14 septembre sur les vols internationaux, à l'image de ce qu'elle faisait déjà sur ses vols domestiques.

Air France, qui assure que les « services gratuits le resteront », propose depuis plusieurs mois sur ses vols long-courriers un supplément de 50 euros pour les sièges de classe économique proches d'une issue de secours afin de pouvoir allonger les jambes. Il en coûte 15 dollars pour voyager près d'un hublot sur un vol international de Northwest. Certaines compagnies, comme Swiss, contraignent les passagers de classe économique à s'enregistrer seuls. Enfin, concernant les personnes corpulentes, alors que la politique consiste à faire payer un siège en plus, Air France dit être « la seule » compagnie à proposer un deuxième siège à prix réduits.

Au-delà de toutes ces mesures concrètes, la conjoncture est également propice à un fourmillement de nouveaux projets. Et Ryanair fait figure de championne en la matière. Après la facturation du paiement par carte de crédit, et 20 euros nécessaires à faire voyager un nourrisson, la compagnie avait pour projet, finalement avorté d'instaurer une « fat tax » (taxe obésité). Aujourd'hui la compagnie « étudie la possibilité, avec [son] constructeur Boeing, de mettre en place des "sièges" verticaux pour les vols de courte durée, plus économiques au niveau de la place ». Selon un sondage interne, 65 % des passagers déclarent accepter de voyager debout, mais...gratuitement.