Grève à la SNCF : la direction promet un trafic normal ce mercredi

Par latribune.fr  |   |  729  mots
La direction de la SNCF a fait état ce mardi matin d'un taux de grévistes de 23,75%, un chiffre contesté par la CGT qui parle de 31,6%. Elle annonce un retour à la normal pour ce mercredi.

A l'appel des syndicats CGT, Sud-Rail et CFDT-Fgaac, une grève a touché la SNCF du lundi 19 octobre à 20 heures jusqu'à ce mardi 20 octobre à 20 heures. La direction annonce un retour total à la normal pour ce mercredi matin.

La direction a fait état en fin de matinée mardi d'un taux de grévistes de 23,75%, un chiffre contesté par la CGT qui parle de 31,6%.

Par comparaison, le taux de grévistes étaient de 73% au plus fort de la mobilisation contre la suppression des régimes spéciaux de retraite (2007) et de 40% en 2005 contre le budget (emplois). Cependant, 38,6% des conducteurs (fret ou voyageurs) étaient mobilisés mardi, selon la direction, un chiffre proche des 43% enregistrés en novembre 2008 lors d'une précédente grève liée aux conditions de travail dans le fret.

Mardi, le trafic a été conforme aux prévisions annoncées, avec en moyenne deux TGV sur trois et un train sur deux sur les réseaux TER, Corail et Intercités par exemple. Selon la SNCF lundi, les trains internationaux Eurostar, Thalys, Lyria, Artesia et Alleo devaient connaître un trafic normal.

"Le service garanti fonctionne (...) il y aura moins de trains mais ils circuleront", a assuré le PDG de la SNCF, Guillaume Pepy. Il a également indiqué que "300.000 tracts seront distribués dans les gares avec la liste des trains qui vont circuler". "Le plus important, c'est d'être complètement mobilisé pour l'information des clients, pour que personne ne soit surpris et que chacun puisse anticiper et s'organiser".

 

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La direction souligne que "ces trafics respectent, région par région, les niveaux fixés par la loi du 21 août 2007 sur la dialogue social et sur la continuité du service public dans les transports de voyageurs"

 

La réforme du fret et ses conséquences sociales

Pour expliquer ce mouvement social, les syndicats mettent surtout en cause le plan de modernisation de la SNCF prévu pour 2012.

La direction a notamment annoncé fin septembre une réforme du fret qui veut abandonner une bonne partie du "wagon isolé" (transport de petites quantités par client), responsable de deux tiers des pertes du fret, qui devraient s'élever en 2009 à 600 millions d'euros. La SNCF veut s'orienter sur des marchés plus porteurs (autoroutes ferroviaires, TGV fret, présence dans les ports, produits agricoles/chimiques/automobiles).

L'Unsa (18,05% du personnel) a finalement renoncé à la grève après avoir obtenu que certains de ces marchés soient gérés à titre expérimental, pendant huit mois, par des entités spécialisées et non par des filiales. "Le défi est de savoir si l'on peut trouver des souplesses dans l'organisation du travail pour ne pas faire la filialisation", avance François Nogué, DRH de la SNCF .

Les conséquences sociales de l'abandon de 50% à 60% du wagon isolé suscitent beaucoup d'inquiétudes, la CGT annonçant jusqu'à 6.000 suppressions de postes et la direction refusant de donner un chiffre.

Selon Guillaume Pepy, le PDG de la SNCF,  "il y a beaucoup de changements de métiers au sein de la SNCF , et il y aura de la mobilité du fret vers les autres branches".  Mais les syndicats ne se satisfont pas de cette possibilité et Didier Le Reste, secrétaire général de la CGT-Cheminots, le premier syndicat de l'entreprise, souligne qu'entre "2002 et 2009, plus de 20.000 emplois au statut (cheminot) ont été supprimés".

Au nom de la CFDT-Fgaac, Dominique Aubry estime pour sa part que "si on voulait vraiment" reporter du trafic routier vers le rail, "on ne laisserait pas tomber le wagon isolé, qui irrigue tout le territoire et concurrence la route directement, même si cela a un coût".

Sud-Rail a également pointé du doigt parmi les sujets de mécontentement des cheminots "les conditions de travail de plus en plus dégradées, le management agressif à la France Télécom et les bas salaires".